La lutte contre les chefs d'entreprise et autres hommes d'affaires prédateurs que le Premier ministre semble mener avec détermination ne laisse pas indifférent le Parti des travailleurs (PT), l'un des premiers partis à avoir alerté sur les oligarques qui lorgnaient le pouvoir. Le secrétariat du bureau politique du parti, réuni hier, à Alger, s'est déterminé par rapport à ce que que l'opinion désigne désormais par bras de fer Tebboune-Haddad. Dans sa résolution finale, rendue publique le jour même, le SBP a estimé que l'action du gouvernement, pour qu'elle soit salutaire pour le pays, doit aboutir à la récupération des biens et fonds de la collectivité détournés. "La démarche de l'Exécutif, pour être salvatrice pour le pays, doit aboutir à la récupération des fonds et des biens de la collectivité détournés massivement, en application de la Constitution qui criminalise la fraude fiscale, énonce la confiscation des fortunes mal acquises", réclame le SBP, après avoir noté que "les institutions de l'Etat ont été mises au service des intérêts d'une couche parasitaire agissant en violation des lois". Le parti de Louisa Hanoune, qui a de tout temps fait de la dénonciation de la prédation un leitmotiv, souligne que, pour lui, "les crimes économiques participent de la trahison qui est un crime imprescriptible". S'il appuie la démarche d'Abdelmadjid Tebboune, le Parti des travailleurs demande, néanmoins, d'aller jusqu'au bout. "Pour que la sympathie populaire, dont bénéficient la démarche de l'actuel Premier ministre et son gouvernement comme produit d'une aspiration profonde à la rupture avec la gestion prédatrice des affaires du pays, se poursuive et se transforme en un élan de solidarité national, la justice doit non seulement demander des comptes aux prédateurs concernés par le non-respect des cahiers des charges et qui ont siphonné les fonds publics, utilisés frauduleusement le foncier, mais aussi rouvrir les dossiers non moins scandaleux mais bâclés de Sonatrach et de l'autoroute Est-Ouest, etc., et surtout situer les responsabilités politiques quels qu'en soient les niveaux. Car ce sont les complicités actives au sein des institutions qui ont légalisé un hold-up à ciel ouvert n'épargnant aucun secteur juteux". Le Parti des travailleurs considère que le mal est beaucoup plus profond qu'il n'y paraît à travers les quelques prédateurs aujourd'hui dans le collimateur du gouvernement. "Les dossiers ouverts ne sont que la partie visible de l'iceberg, considérant que l'oligarchie prédatrice a tissé une toile d'araignée à l'échelle nationale, soumettant les institutions à sa gloutonnerie", dénonce encore le PT, qui précise que sa sympathie pour le Premier ministre ne signifie pas un soutien aux politiques remettant en cause les droits et les acquis socioéconomiques. R. N.