Plus de 340 hectares de terres agricoles appartenant à trois EAC dans la zone Tahar-Bouchet, font l'objet, en dépit de toutes les interdictions, d'une dilapidation caractérisée. En ce mardi du mois d'avril, le P/APC de Birkhadem et son staff sont réunis en séance extraordinaire pour poser une énième fois le problème. Depuis 1995, à l'époque de la DEC, le sujet revient à chaque réunion sans pour autant trouver de solution. Il faut dire que la convoitise, qui se cache derrière l'objet, ne connaîtra de fin que lorsque toutes ces terres seront envahies par le béton. Une guerre d'usure est d'ailleurs déclarée entre les autorités locales et la mafia du foncier, qui sévit dans la région. Et gare au manque de vigilance ! Les constructeurs qui, au demeurant, ont cédé aux alléchantes offres des bradeurs, rejettent en bloc les arguments de l'APC. Pour eux, les arrêtés d'attribution sont officiels. Le maire soutient qu'ils sont faux, car antidatés. Ils ont été établis à l'époque de l'ancien P/APC, M. Hedibel, actuellement mis sous mandat de dépôt avec une autre personne, tous les deux incriminés dans l'affaire du trafic du foncier qui a éclaboussé une dizaine de personnes il y a quelques jours. N'en voulant rien savoir, les autoconstructeurs guettent le moment propice pour effectuer les travaux de terrassement. À maintes reprises, l'intervention des autorités locales s'est manifestée par la force publique pour procéder aux démolitions. Depuis quelque temps, les contrevenants profitent des week-ends et de la nuit. “Ils sont en train de mettre le paquet ces derniers jours”, fera remarquer un vice-président qui n'hésitera pas à nous montrer toutes les correspondances ayant trait à cette affaire. Plusieurs lettres, dont certaines formulées par un groupe mixte, composé du délégué agricole, d'un représentant de l'APC et de la police d'urbanisme, citent les dépassements commis au niveau des EAC n°11, n°9, n°2 et n°3 (Mirales, Salem 3). L'APC N'Y PEUT RIEN ! On parle de dilapidation des terres agricoles tout en espérant l'intervention des instances. Ces EAC sont cédées presque pour une bouchée de pain, comparativement au prix réel du mètre carré, qui oscille entre 30 et 40 000 dinars. Bien qu'une complicité existe avec les bradeurs du foncier, les exploitants (les fellahs) se disent incapables de faire face aux pressions des premiers. La réaction des instances reste mitigée, même si certains responsables n'hésitent pas à brandir la menace comme c'est le cas du subdivisionnaire des services agricoles qui a proposé, en 2003, la déchéance de leurs droits aux fellahs, reconnus complices. L'APC, pour sa part, ne sait plus où donner de la tête, après avoir sollicité à maintes reprises la tutelle (wilaya) au sujet de l'approbation du Plan d'occupation du sol (P.O.S.). “Ce n'est qu'avec ce document que le problème sera réglé”, confie un élu. La municipalité a présenté plus d'une vingtaine de projets qui devaient être installés au niveau de la zone, objet du conflit. Parmi les infrastructures programmées il y a un marché, 2 centres commerciaux, 2 mosquées, un Cfpa, 1 lycée, 8 écoles, 1 crèche, 1 piscine, 2 salles omnisports, une Maison de jeunes, une clinique, 2 centres de santé, le siège des PTT, une salle polyvalente, une antenne APC, un siège de sûreté urbaine, de Protection civile, etc. Pour le moment, l'APC n'a pu que se frayer un passage au niveau de la zone Tahar-Bouchet où un bornage a été effectué mardi dernier en présence des services de sécurité. Mais, ce n'est pas cela qui mettra un terme au problème crucial, car L'approbation du POS tarde à venir. La demande adressée par l'APC à l'époque de Nourani n'a toujours pas trouvé d'écho, ce qui laisse amplement supposer qu'il y a anguille sous roche. On le savait déjà que des pressions étaient de tout temps exercées sur certains élus quant au bradage du foncier à Birkhadem. Aujourd'hui, l'intervention du wali d'Alger est plus que nécessaire, autant que sa visite sur le terrain pourrait certainement accélerer le dénouement de ce problème. Pour les élus, l'exploitation de cette zone déclarée urbanisable par la direction de l'agriculture, serait à même de désengorger la ville. Sans cela, Birkhadem risquera d'étouffer avec ses 60 000 habitants concentrés au centre-ville. A. F.