Bien que de nombreux transporteurs de la daïra de Tizi Ghenif assurent régulièrement, et depuis de longues années, des liaisons quotidiennes non seulement avec les villes environnantes de la wilaya de Tizi Ouzou telles que Draâ El-Mizan ou encore celles de la wilaya de Boumerdès comme Chabet-El-Ameur et Issers, il faut bien admettre que les conditions afférentes à cette activité laissent malheureusement à désirer. Et pour cause, faut-il le souligner, tous les arrêts de stationnement prévus pour les transporteurs ne sont dotés d'aucune commodité car ils ne possèdent ni toilettes ni abris couverts. Que ce soit en été ou en hiver, les usagers de ces stations de transport de voyageurs n'ont pas où s'abriter si bien que même pour leurs besoins les plus élémentaires, ils sont contraints de se rendre dans les cafés maures avoisinants qui affichent souvent "Toilettes fermées pour manque d'eau". Dans ce cas de figure, certains lieux de stationnement sont devenus, au fil du temps, des urinoirs à ciel ouvert. "Nous regrettons amèrement qu'une grande ville comme Tizi Gheniff ne possède pas de toilettes publiques", déplore un voyageur à destination de Boumerdès. Par ailleurs, il est à signaler que les arrêts prévus à cet effet, à l'exemple de celui des taxieurs et des transporteurs de voyageurs par fourgons en direction de Draâ El-Mizan, sont implantés sur les bordures de la route principale, au centre-ville, à telle enseigne que des embouteillages monstres se forment à ce niveau, provoquant ainsi la colère des nombreux automobilistes transitant par cette ville. Pourtant, ce ne sont pas les espaces qui manquent dans la ville, à l'image de ce grand terrain vague situé en face de la mosquée, qui peut servir de gare routière aménagée. "Malheureusement, c'est un terrain transformé en décharge sauvage qui pollue tout l'environnement. En plus des détritus de tout genre, on voit même des carcasses de veau et des toisons de moutons jetées pêle-mêle sur tous les alentours, sans compter tous les gravats balancés dans tous les sens par des constructeurs, sans que personne ne daigne lever le petit doigt", regrette un commerçant. En tout cas, ces dernières années, l'insalubrité gagne de jour en jour cette ville qui, dans les années 70-80, comptait parmi les localités plus propres de la wilaya de Tizi Ouzou. Pourtant, en novembre 2013, le ministre des Transports de l'époque, Amar Ghoul, en visite dans la région, avait promis un projet de gare routière digne de ce nom. Trois ans après cette sortie prometteuse, la ville de Tizi Ghenif, un important chef-lieu de daïra, ne possède toujours pas cette fameuse gare routière que réclament aussi bien les transporteurs que les voyageurs de la région. O.Ghilès