Si dans un premier temps, le ministère de l'Education nationale a écarté la voie judiciaire dans le traitement réservé à la journée de grève du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), tenue dimanche dernier à travers le pays, il a vite fait d'accompagner ses mesures de rétorsion par une série de nouvelles plaintes ciblant l'ensemble de la direction syndicale. Selon des sources crédibles, les sept responsables, actuellement sous contrôle judiciaire, viennent de faire l'objet d'une requête complémentaire. Le département de Boubekeur Benbouzid les accuse d'avoir lancé un appel à la rébellion. Sept de leurs camarades du conseil national sont également visés par des plaintes déposées auprès de la juridiction pénale. Ils sont mis au pilori pour avoir initié la journée de protestation de cette semaine. Ce débrayage avait justement pour objectif de dénoncer le recours systématique aux tribunaux afin de faire taire le vent de la contestation. Cependant, cela ne semble pas émouvoir outre mesure les autorités de l'éducation. Considérant que les “coups de gueule” répétitifs du Cnapest compromettent la scolarité des élèves, surtout maintenant que les examens de fin d'année sont proches, le ministère choisit la solution radicale. La décapitation de ce syndicat autonome est son coup de boutoir. Il avait réservé un traitement identique au Conseil des lycées d'Alger dont le porte-parole est également poursuivi en justice. Néanmoins, en dépit de la menace de prison qui pèse sur lui, Redouane Osmane ne s'avoue pas vaincu. Mercredi dernier, le CLA publiait un communiqué appelant l'ensemble des enseignants à la mobilisation. Comme le Cnapest, il qualifie le recours du ministère à la justice de “harcèlement et de persécution”. Outre la désertion des salles de classe, les syndicats autonomes ont opté pour d'autres moyens de contestation, comme la rétention des notes ou le boycott des corrections. L'ampleur du débrayage organisé dimanche par le Cnapest était différemment appréciée. Si les camarades de Méziane Mériane ont porté le taux de suivi à plus de 80%, le ministère de l'Education l'a réduit à une portion congrue d'à peine 26% S. L.