Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould Ali El-Hadi, ne veut plus du sélectionneur national Lucas Alcaraz et il ne s'embarrasse plus de protocole pour le dire publiquement. Après avoir martelé une première fois que le coach national "doit faire renouer l'équipe nationale avec le succès au plus vite sinon il doit partir, selon la logique de l'obligation des résultats valable pour toutes les fédérations", Ould Ali désavoue Alcaraz quant au choix de ne pas convoquer certains cadres des Verts pour la prochaine confrontation contre le Cameroun. "Ecoutez, ce n'est pour m'immiscer (tiens tiens ! ) dans le travail du staff technique mais j'ai été franchement surpris par la non-convocation de Mahrez, Bentaleb et Slimani. Il s'agit là tout de même de piliers de cette sélection nationale. Un joueur comme Bentaleb est encore jeune et peut encore apporter à l'EN. Ce n'est pas parce que des cadres n'ont pas eu le rendement escompté qu'il faille les écarter", martèle Ould Ali. Ce désaveu s'adresse aussi visiblement au président de la FA , Kheireddine Zetchi, qui avait lui-même annoncé ces mises à l'écart et soutenu devant la presse, même s'il a précisé qu'il ne s'agit là que de "mesures temporaires" visant à donner la chances à d'autres joueurs. "Ce n'est pas une mise à l'écart, mais une non-convocation. Etant éliminés des qualifications du Mondial 2018, l'entraîneur national a décidé de laisser reposer ses joueurs pour donner l'occasion à d'autres afin de les voir à l'œuvre, et ce, dans le cadre de notre plan d'action visant à reconstruire cette équipe nationale", avait tenté de rassurer Zetchi, mais en vain. Pis, Ould Ali invite carrément Zetchi à se débarrasser d'Alcaraz. "Je ne peux pas demander des comptes à Zetchi au bout de six mois de gestion, mais quand on se trompe de sélectionneur national ou de directeur technique national, il faut savoir rectifier le tir", dit-il dans une allusion claire à Lucas Alcaraz. En fait, les pouvoirs publics réclament le recrutement d'un entraîneur de haut standing pour aider l'EN à retrouver son niveau en perspective de la CAN 2019, histoire de faire oublier l'élimination du Mondial 2018. Les pouvoirs publics veulent un entraîneur de haut standing Cette déclaration du premier responsable intervient à la veille de la tenue de la réunion du bureau fédéral de la FAF (aujourd'hui) qui doit justement, selon Zetchi, trancher le cas Alcaraz. Dans une conférence de presse organisée mardi à Oran, à l'issue de sa réunion avec les présidents des Ligues régionales et des wilayas de l'Ouest et du Sud-Ouest, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, a admis pour la première fois que le débat sur l'avenir du sélectionneur national Lucas Alkaraz sera ouvert au sein du bureau fédéral. "Nous allons discuter, au cours de la réunion du bureau fédéral, entre autres sujets, de la sélection algérienne et de son entraîneur. Les membres du bureau fédéral pourront s'exprimer sur leur vision des choses au sujet de l'avenir d'Alcaraz", a déclaré Zetchi. Dans l'une de ses récentes livraisons, Liberté avait révélé que des membres du bureau fédéral ne s'opposent plus à un départ d'Alcaraz. "Une chose est sûre : nous allons poursuivre notre révolution au sein de l'équipe nationale, avec ou sans Alcaraz", a précisé Zetchi. Cependant, il subsiste un gros problème : l'indemnisation d'Alcaraz qui ne veut pas entendre parler d'une séparation à l'amiable. Alcaraz a contacté la Fédération internationale de football (FIFA) en lui envoyant une copie de son contrat signé il y a quelques mois avec la Fédération algérienne de football, avec l'objectif de la CAN 2019. Il réclame le payement intégral de ces indemnités, soit un montant de plus de 20 milliards de centimes, d'où la nécessité de trouver un compromis au mois de novembre prochain. Bras de fer donc en vue ! SAMIR LAMARI