Avec un salaire de 60 000 euros net par mois et des avantages divers, dont une prise en charge totale dans un appartement situé à l'intérieur du centre de Sidi Moussa, le coach national Lucas Alcaraz fait partie des entraîneurs les mieux payés en Afrique. En fait, le technicien espagnol, limogé par le club de Grenade en mai 2017 pour mauvais résultats, occupe la seconde place dans le classement actuel des entraîneurs en Afrique. Il devance de grosses pointures africaines, à l'image d'Hervé Renard, Marc Wilmots ou encore Hector Cooper. Alcaraz n'est précédé que par le coach du Gabon, José Antonio Camacho, qui touche un salaire de 68 000 euros. En effet, la fédération marocaine qui a fait des pieds et des mains pour arracher l'accord du Français Hervé Renard, également courtisé par d'autres fédérations africaines, en raison d'un palmarès éloquent dont deux coupes d'Afrique des nations avec la Zambie et la Côte d'Ivoire, perçoit un salaire de 54 000 euros, soit 4000 de plus que ce qu'il touchait avec la Côte d'Ivoire. La fédération ivoirienne qui a recruté l'ex-coach de la Belgique, tombeur de l'Algérie au Mondial 2014 au Brésil (2-1), en l'occurrence Marc Wilmots, également convoité par l'Algérie, après le limogeage du Serbe Rajevac, s'est entendu avec lui sur un salaire de 50 000 euros, soit 10 000 de moins que le sélectionneur algérien. L'Egypte, l'une des fédérations les plus puissantes en Afrique, finaliste de la CAN 2017, verse un salaire de 30 000 euros à Hector Cooper. Le technicien argentin, au CV impressionnant en clubs, n'a même pas eu droit à une valorisation salariale après l'excellent parcours des Egyptiens au Gabon. En outre, l'ancien coach de la Tunisie, Henry Kasperczak, percevait une mensualité de 24 000 euros. Avram Grant, finaliste de la Ligue des champions d'Europe avec Chelsea en 2008, touchait 50 000 euros avec le Ghana, alors qu'Alain Giresse gagnait à peine 26 000 euros avec le Mali. Tous ces techniciens ont des CV autrement plus solides que Lucas Alcaraz et surtout une notoriété largement mieux établie, mais ils sont moins cotés visiblement que Lucas Alcaraz. Pourquoi ? Sans doute par la faute des dirigeants de la FAF, profanes en matière de négociations, qui ont offert un salaire inouï sans prendre en compte les qualifications de Lucas Alcaraz. Un contrat léonin qui ne sert qu'une seule partie. Et dire qu'avec ce salaire, Alcaraz n'a même pas hissé le niveau de jeu des Verts, après quatre matches disputés, au point où la FAF pense déjà à résilier son contrat au mois de novembre prochain. Le salaire d'Alcaraz n'est pas le seul élément de son contrat qui pose problème mais aussi les primes prévues jugées exorbitantes, à l'image des 100 000 euros en cas de qualification à la CAN 2019, alors qu'au vu du tirage au sort, cela paraissait déjà comme une formalité pour une équipe comme l'Algérie, ou encore les 150 000 euros prévus en cas de consécration en Coupe d'Afrique 2019. SAMIR LAMARI