L'élan populaire récusant à l'unanimité le choix de Rabah Madjer comme sélectionneur national n'a visiblement pas refroidi les ardeurs des décideurs politiques, notamment le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, mais il a eu au moins le mérite de pousser le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, à prendre des précautions. De l'option d'un entraîneur en chef choisissant lui-même son staff comme c'est le cas logiquement dans toutes les fédérations du monde, la FAF est passée à la solution d'un staff collégial renforcé afin d'éviter que Madjer ne fasse cavalier seul. En d'autres termes, Zetchi, sous la pression de la rue, a préféré mettre Madjer sous "étroite surveillance" d'assesseurs pas forcément complices, à l'image d'un Rabah Saâdane ou d'un Meziane Ighil (qui n'a pas encore dit oui), avec lesquels il (Madjer) n'a jamais travaillé et auxquels il n'aurait franchement jamais songé pour former son staff. Saâdane, nommé directeur technique national, a été sollicité par Zetchi pour prêter main-forte à Madjer comme conseiller technqiue, et Meziane Ighil comme adjoint avec de larges prérogatives, au moment où Djamel Menad semble être le seul à accepter de travailler sous les ordres de Madjer. Tandis que Madjer aurait aimé avoir à ses côtés Tedj Bensaoula et Abdenour Kaoua, la FAF dit non et a préféré garder l'entraîneur des gardiens de but Bouras. Cette option n'est pas inédite en Algérie, puisqu'elle elle a déjà été testée avec Saïd Amara, Fergani, feu Kermali, Zouba, Henkouche, Rogov et même lors du Mondial 82 avec le duo Khalef -Mekhloufi. Cependant, c'était à l'occasion de missions ponctuelles. Ce choix n'est également pas inédit dans le monde, puisqu'il avait été aussi privilégié lors du Mondial 2010 par la fédération argentine qui avait nommé Luis Cesar Menotti comme conseiller de l'entraîneur Diego Maradonna. C'est donc le nouveau deal entre Madjer et Zetchi et la garantie surtout pour la fédération de ne pas tout miser sur Madjer, notamment en perspective de la CAN 2019 qui servira d'objetif intermédiaire pour l'actuel staff et surtout pour les éliminatoires du Mondial 2022. Pour espérer d'ailleurs durer en EN, Madjer doit non seulement qualifier les Verts pour la CAN 2019 mais atteindre au moins le stade des demi-finales sous peine de remise en cause contractuelle de son contrat. S. L.