Plus de 2 500 promoteurs ne disposent pas de projets à réaliser. Ce sont des opérateurs agréés alors qu'ils n'ont rien à voir avec la profession. Plus de 1 300 promoteurs immobiliers sont déclarés par le ministère de l'habitat "en infraction" vis-à-vis de la réglementation en vigueur. Ce sont des opérateurs agréés par une commission installée par la tutelle mais après 6 mois, tel que l'exige le règlement, qui n'ont pas adhéré au Fonds de garantie et de caution mutuelle de promotion immobilière (Fgcmpi). De ce total, le Fgcmpi a proposé le retrait définitif de l'agrément à 426 promoteurs et la suspension provisoire pour 911 autres. Le Fonds a enregistré plus de 9 000 demandes d'agrément et a avalisé, après étude, les dossiers de 8 292 promoteurs immobiliers. Il a établi 7 264 agréments dont 5 007 promoteurs se sont inscrits au Fgcmpi. Près de 3 700 promoteurs, soit 74%, sont implantés dans 16 wilayas. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville (Mhuv), Abdelwahid Temmar, affirme que 2 500 promoteurs ne disposent pas de projets à réaliser. Car, explique-t-il, l'on a octroyé l'agrément à des personnes qui n'ont rien à voir avec la profession. Au cours d'une réunion tenue, hier, M. Temmar a exhorté les promoteurs immobiliers à effectuer des consultations avec les architectes, les producteurs et l'administration avant de se lancer dans la réalisation d'un projet. "Je connais le secteur et tous les problèmes que vivent les opérateurs notamment le coût de construction du logement, le financement sous la table, les faux promoteurs...", déclare-t-il à l'adresse des promoteurs présents à cette rencontre. D'où, argue-t-il, la décision de réviser certains textes réglementaires comme celui ayant trait aux mécanismes du Logement promotionnel aidé (LPA). Dans la foulée, il a annoncé la modification de la loi 11-04 fixant les règles régissant l'activité de la promotion immobilière. Un vœu exprimé par les constructeurs auxquels M. Temmar a répondu favorablement. En ce qui concerne la disponibilité des assiettes foncières, le ministre soutient mordicus : "J'inscrirai les programmes de logements selon la situation des terrains. J'exigerai désormais le plan cadastral aux walis." Quant au coût de réalisation, problème soulevé par les promoteurs, M. Temmar promet d'accorder à ces derniers la construction de promotions immobilières libres afin de leur permettre d'engranger quelques profits et de compenser leur manque à gagner. Outre la qualité des logements à réaliser et le confort à assurer, le ministre insiste sur l'utilisation des matériaux de construction locaux pour arriver, suggère-t-il, à loger le citoyen dans un appartement 100% algérien. À ce propos, le premier responsable du département de l'Habitat, qui veut associer tous les acteurs du secteur dans la mise en œuvre de sa feuille de route, prévoit prochainement une réunion avec les producteurs de matériaux de construction. L'objectif assigné à cette rencontre est de connaître leur nombre et leurs capacités à répondre aux besoins identifiés dans le cadre des programmes de logements inscrits par le ministère. Le ministre a rappelé aussi l'atelier qu'il a ouvert sur le traitement électronique des dossiers à distance. Ce qui permettra, indique-t-il, au citoyen de suivre l'état d'avancement de son dossier de logement et connaître les droits et les obligations, l'assainissement des dossiers et les agréments des promoteurs ainsi que la demande du permis de construire par voie électronique. Tous les programmes projetés d'ici à 2019, notamment les 1,6 million de logements, toutes formules confondues, seront, selon le ministre, concrétisés sur la base d'un partenariat public-privé avec un contrôle plus rigoureux des aspects liés à l'urbanisme. Par ailleurs, M. Temmar veut faire de la Cnep-Banque un partenaire privilégié dans le financement des programmes de logements. La présence du P-DG, Rachid Metref, à cette réunion prouve l'intérêt porté par le ministère à cet établissement pour un accompagnement financier effectif dans la réalisation des programmes. B. K.