Le classement annuel Doing Business de la Banque mondiale sur la facilité à "faire des affaires", publié hier, place l'Algérie à la 166e position sur 190 pays étudiés, avec un score de 46,71 points. L'Algérie dégringole de 10 places par rapport au classement de l'édition précédente. Le Maroc est classé au 69e rang devant la Tunisie (88e) et l'Egypte (128e). Ce recul s'explique par le fait que les autres pays ont entrepris plus de réformes. Ce classement donne une mesure supplémentaire du climat des affaires dans notre pays. Il renseigne surtout sur les domaines où des progrès devront être accomplis pour donner aux entreprises le cadre indispensable pour croître et prospérer, et offrir à l'Algérie la possibilité de bâtir une économie forte et diversifiée, seule garante de sa sécurité et de son avenir. Créer sa propre entreprise dans le pays relève toujours du parcours du combattant par le fait qu'il faut passer par de nombreuses procédures qui coûtent beaucoup de temps et d'argent. 12 procédures, 22 jours, un coût représentant 11,1% du revenu par habitant sont nécessaires pour créer une entreprise. Sur ce point, "création d'entreprise", l'Algérie est classée à la 145e position. Il en est de même pour l'octroi du permis de construire (au 146e rang). Le rapport a comptabilisé 19 procédures, 146 jours et un coût représentant 23,1% du revenu par habitant pour la construction d'un entrepôt. Même concernant l'indicateur sur le raccordement à l'électricité, notre pays est mal classé (120e place). En matière de transfert de propriété, l'Algérie arrive à la 163e position. Notre pays est classé à la 177e place concernant l'obtention de prêt. Il se positionne au 170e rang sur le plan de la protection des investisseurs minoritaires. C'est surtout dans le domaine du commerce transfrontalier que l'Algérie est la plus mal classée. Elle arrive à la 181e place. La Nouvelle-Zélande, Singapour et le Danemark continuent d'occuper les trois premières places du classement 2018 relatif à la facilité de faire des affaires, devant la République de Corée, la RAS de Hong Kong en Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Norvège, la Géorgie et la Suède. Les dix pays où les améliorations sont les plus sensibles sont le Brunei Darussalam (pour la deuxième année consécutive), la Thaïlande, le Malawi, le Kosovo, l'Inde, l'Ouzbékistan, la Zambie, le Nigeria, Djibouti et Le Salvador. Les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont mis en œuvre 29 réformes l'an dernier, ce qui porte à 292 le nombre de changements introduits en 15 ans. Alors qu'il fallait 43 jours en moyenne pour créer une entreprise dans la région en 2003, les délais sont tombés à 17 jours. Mais la région reste à la traîne sur le plan de l'égalité de traitement des hommes et des femmes chefs d'entreprise, puisque 14 pays imposent toujours des restrictions supplémentaires aux entrepreneures. Le groupe de la Banque mondiale a recensé 264 réformes de l'environnement des affaires dans 119 pays au cours de l'année dernière. Soit autant d'évolutions essentielles pour attirer des investissements, renforcer la compétitivité et, surtout, favoriser la création d'emplois, ce dernier aspect étant au cœur même du rapport Doing Business 2018 : Reforming to Create Jobs. Meziane Rabhi