Une marche grandiose a été organisée le 29 octobre dernier à Béjaïa pour dénoncer le blocage dont font l'objet les projets du groupe Cevital. Une délégation, composée des délégués des différents comités de soutien aux travailleurs de Cevital, des députés de diverses tendances et des représentants de la société civile, remettra, ce mardi, au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, une lettre ouverte accompagnée d'un rapport sur la politique de deux poids, deux mesures sur l'investissement. Cette démarche a été décidée à l'issue de la marche grandiose organisée, il y a une semaine, dans la ville de Béjaïa. Une action de protestation qui a connu un franc succès de par le nombre important de manifestants venus de plusieurs wilayas pour y prendre part et surtout sa parfaite organisation, ainsi que les slogans lourds de sens usités. Membres des différents comités de soutien aux travailleurs de Cevital, députés et représentants de partis politiques, d'associations, de syndicats, voire de la société civile de manière générale ont marché pour dénoncer le blocage dont font l'objet les projets du groupe Cevital à Béjaïa particulièrement. Il s'agit, notamment, du refus opposé, à deux reprises, par la direction du port de Béjaïa à l'accostage des navires transportant des équipements importés pour l'unité de trituration des graines oléagineuses du groupe. Ce déplacement vers le Palais du gouvernement, Mourad Bouzidi, porte-parole du comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements dans la wilaya de Béjaïa, l'avait annoncé juste après la marche du dimanche dernier. "Après cette marche, une lettre ouverte, accompagnée d'un rapport détaillé de la politique des deux poids, deux mesures sur l'investissement, sera adressée immédiatement au Premier ministre, qui a dit que les portes de son gouvernement sont ouvertes, lui demandant de mettre un terme à ces blocages de projets d'investissement du groupe Cevital", avait déclaré M. Bouzidi. Le directeur général de l'Entreprise du port de Béjaïa (EPB) a fait preuve d'un acharnement contre le groupe privé en décidant de réexpédier ses équipements importés à coup de devises et dûment dédouanés. Ses diverses tentatives de justifier sa décision, que l'on ne peut qualifier que d'arbitraire, l'ont enfoncé davantage dans des contradictions interminables. Il a essayé de s'expliquer en invoquant des textes de loi dont l'objet n'a aucunement trait à l'affaire en question. Il a avancé comme argutie l'exiguïté de l'enceinte portuaire qui, selon lui, rend impossible l'installation de l'usine de trituration de graines oléagineuses projetée par Cevital. Comprendre : le groupe privé veut implanter cette unité dans cet espace portuaire. Or, ce n'est un secret pour personne, Cevital a d'ores et déjà acquis, auprès d'un privé, le terrain sur lequel sera édifiée l'usine. Mieux, même les autorités ont reconnu officiellement l'importance du projet d'autant plus qu'il a bénéficié déjà des avantages fiscaux accordés par l'Agence nationale pour le développement de l'investissement (Andi). Il est également inconcevable et inadmissible qu'au port de Djendjen, à Jijel, l'on ait dégagé 16 hectares pour deux usines, et qu'à Béjaïa l'on interdise la réalisation du projet de Cevital même à l'extérieur de l'enceinte portuaire. Les représentants des comités de soutien continuent de s'interroger : "Pourquoi ce qui est valable, autorisé, encouragé et financé à l'intérieur du port de Djendjen (Jijel) est-il empêché même à l'extérieur du port de Béjaïa ?" Ils ont, pour rappel, rencontré auparavant le secrétaire général de la wilaya à qui ils ont transmis leurs doléances. Celui-ci leur a promis de les adresser à qui de droit. Dans leur requête, ils ont exigé clairement la levée des blocages inexpliqués et inexplicables sur les équipements du groupe Cevital. Face au rôle considérable que jouera ce projet en termes de création de richesses et de postes d'emploi pour toute la région, la direction du port de Béjaïa devrait impérativement autoriser l'accostage des navires transportant ses équipements et leur déchargement, ainsi que la réalisation de cette unité de trituration du groupe. B. K.