Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Mohammad Barkindo, cité par l'agence de presse Bloomberg, a souligné "l'importance d'une nouvelle réduction" de la production pétrolière, considérant qu'il s'agissait d'une démarche à même de "stabiliser" le marché mondial. Ainsi, l'Opep semble tentée par une nouvelle réduction de l'offre pétrolière dont l'objet principal est de faire remonter davantage les cours du brut qui tournent, aujourd'hui, autour de 64 dollars le baril. Il est vrai que les prix sont sur une pente ascendante. Reste à savoir, cependant, combien de temps cela durera. Certes, une tendance à la hausse, l'Opep et les producteurs qui lui sont extérieurs, s'en réjouissent. Mais, ce dont ils ont besoin, c'est une stabilité des marchés et une durabilité à long terme. M. Barkindo, s'exprimant lors d'une conférence sur l'énergie à Abu Dhabi, a relevé qu'il y a des indications claires sur le rééquilibrage du marché à une cadence accélérée et que nous constatons un retour progressif à la stabilité. Il a estimé que l'amélioration de la situation est principalement due à la mobilisation des pays producteurs de pétrole qui ont convenu, rappelons-le, de réduire leur production de 1,8 million de barils/jour dès janvier dernier. Et ce qui est acquis pour le moment, c'est qu'il y a consensus autour du prolongement de cette baisse au-delà de mars 2018. Il reste cependant à déterminer la durée du prolongement. La variable inconnue, le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suheil al-Mazrouei, en a parlé à l'occasion de ce forum sur l'énergie, indiquant que les pays producteurs de pétrole devraient prolonger à l'unanimité, fin novembre, un accord de réduction de la production, mais la période de prolongation fait encore l'objet de discussions. Saluant le consensus des producteurs autour de cet accord, Mazrouei a affirmé, à ce titre : "Je pense qu'ils continueront à faire ce qu'il faut pour rééquilibrer le marché." Selon lui, il existe une "quasi-unanimité" aujourd'hui sur la prolongation entre les 24 producteurs Opep et non-Opep qui s'étaient mis d'accord, il y a un an, pour réduire la production de 1,8 million de barils/jour afin de rééquilibrer le marché engorgé par une surabondance de l'offre. "Je n'ai pas entendu, dit-il, une personne parler d'une ‘non-prolongation' de cet accord, mais la période de prolongation fera l'objet de discussions lorsque nous nous rencontrerons." "J'espère, ajoute-t-il, que nous parviendrons à un accord qui conduira à une plus grande stabilisation et davantage d'investissements dans le marché." Du fait des réductions de production, les prix du brut, comme évoqués précédemment, sont remontés à plus de 64 dollars le baril, contre 40 il y a un an, et les stocks accumulés depuis 2014 ont considérablement diminué. Les ministres de l'Opep doivent se réunir formellement fin novembre à Vienne pour discuter d'une prolongation de l'accord de réduction de la production au-delà de mars 2018. L'Arabie saoudite et la Russie, autre grand producteur mondial de pétrole, y sont favorables. L'organisation prévoit une augmentation de la demande mondiale de plus de 1,5 million de barils/jour. Un chiffre qui restera pratiquement inchangé aussi bien pour cette fin d'année 2017 que pour l'année 2018. L'Organisation table désormais sur une hausse de la consommation d'or noir de 1,53 million de barils/jour (mbj) cette année à 96,94 mbj, contre 1,45 mbj auparavant, selon son rapport mensuel sur le marché. Elle constate, notamment, une demande meilleure que celle anticipée en Chine pour le troisième trimestre 2018. Youcef Salami