Au lendemain de sa rencontre avec le président syrien, Bachar al-Assad, le président russe Vladimir Poutine réunit, aujourd'hui, à Sotchi les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani avec comme objectif de rapprocher les positions de ses deux pays sur le conflit syrien. Ce sommet intervient à quelques jours de la reprise de pourparlers sous l'égide de l'ONU à Genève le 28 novembre. Pour rappel, la Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, parrainent le processus d'Astana, la capitale du Kazakhstan. Ces négociations initiées par Moscou ont permis, après 7 rounds de mettre autour de la même table des représentants du régime et de l'opposition en se concentrant sur les questions militaires et techniques, alors que les pourparlers politiques de Genève étaient au point mort. Ces pourparlers ont abouti à une baisse de tension sur le terrain avec la création de 14 "zones de désescalade". Moscou voudrait s'appuyer sur ce résultat pour relancer le processus politique maintenant que son intervention militaire a permis à l'armée de Bachar al-Assad de reprendre le dessus face aux rebelles et au groupe terroriste autoproclamé Etat islamique. Ceci étant, il y a lieu de rappeler la démission, lundi, de Riad Hijab, ancien Premier ministre et coordonnateur du Haut Comité de l'opposition syrienne, soit 2 jours avant une conférence en Arabie saoudite pour former une nouvelle équipe en vue des pourparlers de paix à Genève. Cette annonce a été bien accueillie par le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, qui a émis l'espoir que le retrait des opposants radicaux permettrait de réunir l'opposition en Syrie. À Sotchi, les 3 chefs d'Etat doivent discuter d'un éventuel "Congrès de dialogue national syrien" réunissant en Russie régime et opposition, idée lancée fin octobre, mais rejetée par l'opposition, qui reste attachée au processus de Genève. R. I./Agences