Dans cet entretien, le nouvel édile communal met fin à la polémique autour de son appartenance au parti TAJ d'Amar Ghoul et s'en démarque. Il évoque aussi les grands axes de son programme pour la 22e commune la plus riche d'Algérie. Liberté : La question du parrainage de votre liste Akbou Tadukli a suscité une polémique au niveau local et régional. Elu P/APC d'Akbou, vous appartenez à quel parti ? Mouloud Salhi : La liste indépendante Akbou Tadukli est parrainée par le Rassemblement patriotique républicain (RPR). Il s'est avéré, par la suite, qu'il a intégré l'alliance TAJ. Le RPR nous a parrainés sans condition aucune, après le refus de l'administration d'entériner nos 1 150 signatures, pourtant validées, exigées par la loi. Pour nous, ce parrainage était une issue louable pour donner une pérennité à notre liste et, ainsi, de continuer à combattre avec la même conviction et la même rigueur. Effectivement, malgré toutes les explications données lors de nos meetings, un acharnement et une polémique stérile se sont installés pendant toute la durée de la campagne, visant la déstabilisation de notre électorat. Celle-ci n'a pas ébranlé notre conviction et notre engagement. En revanche, cela nous a aidés à redoubler d'efforts devant toute cette hostilité. Quant à ma qualité de P/APC, je suis un élu indépendant, parrainé, pour le moment, par le RPR. Du mouvement associatif à la tête de l'APC d'Akbou, quel est votre challenge en tant que P/APC ? Cette question m'a déjà été posée à l'occasion des élections de 2012 auxquelles je me suis présenté sur une liste indépendante. La réponse est toujours la même, mais avec plus de détermination et de conviction. Car, je dois dire que mon expérience en tant qu'élu au sein de l'Assemblée durant ce mandat finissant, m'a été d'un enseignement et d'un rôle somme toute importants. Cette fois-ci, certes, nous partons avec les mêmes principes qu'en 2012 mais avec un programme affiné et mieux réfléchi. Nous venons pour proposer, encore une fois, le changement raté en 2012 auquel aspire l'ensemble des citoyens. De 2012 à 2017 nous avons assisté à la non-gestion des affaires communales. Combien de projets inscrits ; votés, mais qui demeurent, à ce jour, non lancés ! Nous avons passé un mandat à lutter contre les tentatives malsaines d'un exécutif communal inerte, en panne d'idées et d'actions positives. Donc nous sommes revenus, car nous gardons l'espoir de mieux répondre aux attentes de la population. Quels sont les grands axes de votre programme pour relancer le développement local à Akbou et éluder toutes ces embûches ? Le projet que nous véhiculons est celui de pouvoir jeter les bases nécessaires qui permettront à nos jeunes de croire en eux-mêmes en les écoutant et en leur donnant la chance de s'épanouir. Les jeunes doivent apprendre vite à être responsables et devenir économiquement et socialement utiles. La politique que nous prônons est celle de la transparence et de l'implication de la société civile locale dans les choix à faire en matière de grands projets structurants et la promotion du concept de bonne gouvernance en faisant de la chose publique un domaine sacré à ne pas violer ni empiéter. Notre projet, c'est également porter des solutions viables et efficaces à certaines problématiques devenues endémiques par la force des choses. C'est le cas du règlement du problème lié à l'hygiène du milieu qui ne peut être solutionné sans la mise en place d'un système de traitement des déchets ménagers. D'aucuns savent qu'il s'agit d'un créneau porteur et très profitable de nos jours. Donc l'implication des opérateurs privés est indispensable en ce sens. Croyez-vous qu'un élu local aura les moyens politiques, économiques et financiers pour mettre en application ses idées ? Un élu local doit incarner un seul et unique organe élu qui est l'Assemblée. On ne siège pas à l'Assemblée pour représenter sa famille politique ou une frange de la population. Mais le mal c'est lorsque cet élu assiste impuissant aux agissements néfastes et à l'inertie d'un organe exécutif patibulaire. C'est à ce niveau-là que le vide juridique et l'attitude malveillante se rejoignent pour bloquer les résolutions et les décisions de l'Assemblée. Pour surmonter cet écueil il faut asseoir une Assemblée élue concertée (collégiale) et un Exécutif conscient, dynamique et efficace. L'Assemblée à travers ses commissions arrête son programme quinquennal, l'adopte et le remet pour exécution à l'Exécutif. L'Assemblée doit veiller à travers les mêmes commissions au suivi strict et constant de son programme.