Le Liban, qui s'est réveillé hier, pour la première fois depuis 29 ans, sans aucun soldat syrien sur son sol, doit mettre le cap sur les premières législatives de l'ère post-syrienne. Le nouveau gouvernement travaille dans cette direction, assurant pouvoir organiser les élections avant la fin mai. La première réunion du Conseil des ministres, qui s'est déroulée en début de semaine, a élaboré le mécanisme devant permettre le déroulement du scrutin dans les délais constitutionnels. Deux lois seront votées, l'une pour écourter de moitié le délai séparant la date de la convocation du corps électoral et la date des élections, actuellement de 30 jours, et l'autre pour définir un nouveau dispositif électoral, conforme au Liban post-syrien. En pratique, rien ne devrait s'opposer ni à ce timing ni au changement des lois, le Parlement leur étant acquis dans sa majorité. Une commission s'est même attelée pour trouver un compromis acceptable pour toutes les parties, sachant que loyalistes (pro-Syriens) et opposition sont divisés sur la taille des circonscriptions et le mode électoral. Là aussi, il semble que les loyalistes n'ont plus la marge de manœuvre qu'ils avaient auparavant lorsque Damas dictait sa politique aux dirigeants libanais. Le Liban a non seulement, récupéré sa liberté, sa souveraineté et son indépendance, mais aussi la pression internationale sur la Syrie qui ne s'arrêtera pas, en dépit du retrait total de ses troupes du Liban. Evidemment, cette pression n'est pas exercée pour les beaux yeux des libanais. Washington, particulièrement, exige de Damas plus que son retrait du Liban. L'agenda de Bush pour la Syrie comporte également la question irakienne et le problème de la normalisation avec Israël, sans compter l'ambition de mettre out le baâsisme version Al Assad père et fils. par ailleurs, Bush s'est vu conforter par le rapport du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, affirmant avoir reçu des informations selon lesquelles des unités des services syriens, un élément-clé dans la mise sous tutelle du Liban, s'étaient redéployées sur le territoire libanais. En outre, la commission d'enquête internationale sous les auspices du Conseil de sécurité est sur place à Beyrouth pour faire la lumière sur l'assassinat de Hariri. D. B.