Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé hier la construction en cours d'une station de traitement des eaux usées. "Nous faisons ce que nous avons à faire pour résoudre un problème potentiel", a déclaré M. Al-Sissi lors de l'inauguration de projets de construction, retransmise à la télévision. L'Egypte craint que la construction de ce gigantesque barrage par l'Ethiopie entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau. Le président égyptien n'a pas précisé la taille de cette station, ni la quantité d'eau qu'elle serait censée fournir. "Nous ne pouvons pas accepter un problème d'eau en Egypte. Il faut assurer l'accès à l'eau pour tous", a insisté le président égyptien. En décembre 2017, le ministre des Affaires étrangères égyptien s'était rendu à Addis-Abeba pour "sortir de l'impasse" des négociations en cours avec l'Ethiopie et le Soudan. Le Comité national tripartite du barrage de la Renaissance, qui réunit les trois pays, n'est pas parvenu à se mettre d'accord sur les conclusions d'un rapport initial remis en mai par deux cabinets d'études français, Artelia et BRL, sur les impacts sociaux et environnementaux de ce barrage sur le Soudan et l'Egypte. En mars 2015, les trois pays avaient signé un accord de principe les obligeant à aboutir à un consensus par la voie de la coopération au sujet du barrage. Avec un coût évalué à cinq milliards de dollars (4,2 milliards d'euros), le barrage de la Renaissance situé sur le Nil Bleu est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d'Afrique. Le Nil bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l'Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée. Depuis le début de la crise, l'Egypte insiste sur ses "droits historiques" sur le fleuve, garantis par des traités datant de 1929 et 1959. Ceux-ci accordent près de 87% du débit du fleuve à l'Egypte et au Soudan. R. I./Agences