Ils ont scandé des slogans hostiles à la tutelle qui se complait, disent-ils, dans sa fuite en avant alors que le débrayage va, dans quelques jours, boucler son troisième mois. Les médecins résidents maintiennent la pression sur leur ministère de tutelle. Ils ont observé, hier matin, un nouveau sit-in, ponctué par une marche pacifique à l'intérieur de l'hôpital Mustapha-Pacha, et ont crié haut et fort leur indignation face à ce qu'ils qualifient de guerre d'usure menée tambour battant par le ministère de la Santé à travers l'organisation de "réunions stériles". L'enceinte de l'hôpital était totalement quadrillée par la police antiémeute. Un dispositif impressionnant des forces de l'ordre est mis en place au niveau de l'ensemble des portes d'accès de l'hôpital. Fourgons et autres véhicules de police sont stationnés tout au long de la rue Hassiba-Ben-Bouali et à la place de la Concorde (ex-1er-Mai). Comme il y a huit jours, les médecins résidents se sont donné rendez-vous à partir de 8h30, au rond-point central, à la place des Trois-Horloges, à l'intérieur de l'établissement hospitalier. Comme il y a une semaine aussi, ils sont venus de toutes les régions du pays pour réitérer leur mot d'ordre et défendre leur cause. La marche des médecins résidents, à laquelle se sont joints les spécialistes par solidarité, s'est mise en branle vers 10h30. Organisés en groupes représentant leurs CHU respectifs, les manifestants ont donc, une nouvelle fois, battu le pavé des allées du plus ancien hôpital du pays. Ils y ont scandé des slogans hostiles à la tutelle qui se complaît, disent-ils, dans sa fuite en avant, alors que le débrayage va, dans quelques jours, boucler son troisième mois. "Y en a marre des réunions stériles et des promesses non tenues", "Ya wazir, ya wazir (ministre, ministre), nous ne nous tairons que le jour où il y aura du changement" ou encore "la santé mankouba (sinistrée) et le ministre est à Cuba" ont crié les futurs spécialistes qui affirment leur détermination à poursuivre leur grève jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications. D'autres carrés de résidents arborent des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Touche pas à ma dignité" et "Nous demandons l'intervention du président de la République". Les protestataires ont dénoncé, à travers ces slogans et bien d'autres encore, les tergiversations de la tutelle quant à la prise en charge de leurs revendications. Ils dénoncent, pêle-mêle, le manque d'intérêt et l'incapacité du ministère de la Santé à prendre les mesures adéquates pour mettre fin à la grève qui prend des allures de crise car elle perdure depuis deux mois et demi dans les hôpitaux. Les résidents ont affiché, hier encore, leur détermination de poursuivre leur mouvement de grève jusqu'à l'aboutissement de leurs doléances, notamment la réforme du service civil, "dans la forme ou dans le fond" et l'amélioration de leurs conditions de travail. Hanafi H.