Résumé : Anissa apprendra, par le biais de sa mère, que son père avait déjà accordé sa main à un homme qu'elle ne connaissait même pas... La jeune femme est sidérée... Comment peut-on la forcer à se marier sans son consentement ? Outrée, sa mère se lève d'un bond : -Ton agressivité ne me plaît pas, Anissa... -Et cette manière de comploter dans mon dos ne me plaît pas non plus, maman... Le mariage est une chose trop sérieuse... Personne ne doit badiner avec son avenir... -Comment vois-tu donc cet avenir, toi ? Hein ? Dis-le moi... Comment le vois-tu ? -À ma manière, et pas du tout comme vous le voyez, mon père et toi... -Tu nous trouves vieux jeu, et tu ne veux en faire qu'à ta tête... Te rends-tu compte que tu as dépassé le cap de la trentaine, et que la quarantaine s'affiche déjà avec son clignotant rouge ? -Quel clignotant, maman ? Cesse donc de fabuler ! -Ah ! Mademoiselle trouve que je fabule, alors que je ne lui veux que du bien... Anissa pousse un soupir : -Je suis désolée maman... Tu viens de préciser que je suis trop mûre, et que je devrais tracer mon avenir avant qu'il ne soit trop tard... Mais tu oublies aussi que c'est ma maturité qui me pousse à ne pas me jeter dans les bras du premier venu... Sa mère secoue sa tête: -Anissa ma fille, crois-moi, si ton père a décidé de te marier de son plein gré, c'est qu'il a déjà entrepris son enquête sur ce prétendant et sa famille... -Les connaît-il assez pour badiner avec mon avenir ? -Heu... Je... J'avoue que je ne sais rien de cette histoire, hormis le fait que le père de ce jeune homme était un ancien collègue au tien... Elle marque une petite pause, puis voyant que sa fille demeurait silencieuse, elle poursuit : -Tu connais bien ton père, Anissa... Tu sais bien qu'il ne fréquente pas le premier venu... Il m'a assuré que la famille de ce garçon était des plus honorables et... La jeune fille se lève et rebranche son fer à repasser, signifiant ainsi à sa mère, que pour elle, le sujet était clos... Mais cette dernière s'accroche à son bras : -Le mariage, ma fille, est une assurance pour les vieux jours... Comme Anissa ne répondait pas, elle prend son silence pour approbation. -Alors... J'annonce à ton père que tu es consentante pour ce mariage ? -Non... Je n'ai pas encore dit mon dernier mot, maman... Et je ne le donnerais que quand j'aurais rencontré ce prétendant et sa famille... -Bien entendu... Sa mère lui entoure les épaules de son bras : -Je reconnais là la marque de mon éducation...Tu acceptes indirectement la proposition de ton père, pour ne pas l'embarrasser dans ses engagements, mais tu demandes à rencontrer ces gens avant de t'engager... -Il faut bien que vous sachiez papa et toi, que je ne suis pas à vendre, et que c'est moi qui devrais décider de mon avenir... Appréhendant une autre crise de nerfs de sa fille, la vieille femme s'empresse de couper court à leur conversation et s'éclipse sans demander son reste... Néanmoins, elle court annoncer à son mari qu'Anissa donnait son consentement pour ce mariage et attendait avec impatience ce prétendant et sa famille. Le vieil homme poussera alors un soupir d'aise...Il était certain maintenant d'avoir agi pour le bien de sa fille... La preuve en est là... Anissa n'avait rien trouvé à redire, et son mariage est imminent... Dès demain, il ira retrouver le père du garçon pour lui demander d'activer les choses...On lui avait assuré que Mourad, le prétendant, était un type instruit, bien de sa personne, et travaillait comme comptable dans une entreprise étatique... Que pourrait vouloir de plus un père de famille, pour assurer l'avenir de son enfant ? -Bien, femme, lance-t-il d'un air satisfait... Tu as su convaincre ta fille, et je suis très fier de toi... Il se gratte la tête d'un air pensif avant de poursuivre : -Es-tu certaine qu'elle n'a rien trouvé à redire ? -Rien, mon cher mari... Elle était plutôt heureuse à la pensée de fonder bientôt un foyer... Heu...Cet homme sait-il qu'elle a déjà la trentaine ? -Bien sûr... J'ai mis les choses au point avec son père, qui m'a assuré que son fils n'était pas très jeune non plus, et a une préférence pour les femmes mûres et raisonnables... -Alors, il est bien à la bonne adresse... (À SUIVRE) Y. H.