La Commission européenne a donné hier son feu vert à l'octroi de la deuxième tranche de 3 milliards d'euros de la facilité en faveur des réfugiés en Turquie, conformément à l'accord controversé UE-Turquie conclu en mars 2016, a annoncé le commissaire européen chargé de la migration et des affaires intérieures Dimitris Avramopoulos. "La Commission propose aujourd'hui de mobiliser des fonds supplémentaires pour les réfugiés syriens en Turquie et d'accorder la deuxième tranche de 3 milliards d'euros", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles, soulignant que la première tranche de 3 milliards d'euros a été "déjà décaissée" totalement à fin 2017. Le 18 mars 2016, la Turquie signait un pacte migratoire avec les vingt-huit pays de l'UE pour faire cesser l'arrivée quotidienne de milliers de migrants par bateau sur des îles grecques de la mer Egée. Cet accord controversé, signé après des mois d'atermoiements, prévoit le renvoi systématique de tous les migrants vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile, en contrepartie d'un soutien financier de la part de l'UE. Selon le commissaire Avramopoulos, la décision d'aujourd'hui établit le cadre juridique de la deuxième tranche de trois milliards d'euros, telle que prévue par la déclaration UE-Turquie, et mobilise un milliard d'euros sur le budget de l'UE. La première tranche (3 milliards d'euros) de la facilité créée en 2016 se composait d'un milliard d'euros du budget de l'UE et de deux milliards d'euros provenant de contributions des Etats membres. "La Commission propose de reconduire cet arrangement, afin que l'action positive et efficace de la facilité en faveur de projets bénéficiant aux réfugiés en Turquie puisse se poursuivre", a plaidé l'exécutif européen dans un document sur l'agenda européen en matière de migration. Le commissaire Avramopoulos a affirmé, en outre, que les fonds serviront à financer des projets qui répondent aux besoins des 3,5 millions de réfugiés syriens et des communautés d'accueil, soulignant que la priorité sera donnée à l'aide humanitaire, à l'éducation, à la santé, aux infrastructures municipales et au soutien socioéconomique. Il s'est félicité, à ce titre, de la baisse continue du nombre d'arrivées irrégulières dans l'UE depuis la Turquie, inférieur de 97% à celui de la période antérieure à l'application de l'accord UE-Turquie.