Résumé : Farida rentrait d'une longue mission dans le sud du pays. Au petit matin, elle est réveillée par les cris d'un poissonnier. Elle se sentait encore fatiguée, mais une longue journée l'attendait et plus tard un dîner avec son fiancé. Elle estime qu'ils étaient encore jeunes, et avaient encore du temps devant eux, avant de se décider à unir leur destin. Hum... pas aussi jeunes que ça tout de même, puisqu'ils frôlaient tous les deux la trentaine. Comme le temps passe vite ! Hier encore, ils étaient sur les bancs de l'université ! Merouane venait de lancer sa propre boîte de communication. Cela fait déjà deux années qu'il s'accrochait à ce projet, qui a pu enfin voir le jour depuis quelques mois. Un bon point dans le programme de son avenir. Elle soupire encore. Et elle ? La jeune ingénieur spécialisée dans les hydrocarbures ne pourra jamais se lancer à son compte. Néanmoins, elle n'était pas mécontente d'occuper un poste de cadre dans une grande entreprise. Elle était encore au début de sa carrière, et l'avenir pour elle s'annonçait sous de bons auspices. Elle avait un boulot, et obtiendra bientôt un logement de fonction, qui lui permettra de vivre à l'aise après son mariage. Merouane lui avait dit, d'un ton ironique, qu'au moins elle avait inintentionnellement réglé le problème du logement pour leur couple. Elle avait ri, en rétorquant, que toutefois ils devraient penser à faire des économies pour acheter leur propre appartement. Si elle quittait un jour l'entreprise, ils seront dans l'obligation de déménager. Où iront-ils alors, s'ils ne prennent pas les devants dès le début pour se garantir un toit ? Son futur mari l'avait alors rassurée. Si tout se déroule comme il le prévoyait, dans deux ou trois ans, ils auront les moyens d'acquérir un appartement dans le meilleur quartier de la ville. Farida repensait à ça tout en se dirigeant vers la salle de bains, puis vers la cuisine où sa mère était occupée à laver ses sardines. -Ah ! enfin tu es levée Farida, lui lance-t-elle en la détaillant d'un œil critique. La jeune femme baille puis porte la main à son visage avant de répondre : -Bonjour maman, ton regard n'est pas clément. Je dois avoir encore des cernes sous les yeux, ce qui prouve que je n'ai pas assez dormi. La bonne femme hausse les épaules : -Tu n'as qu'à prendre un congé et paresser davantage au lit. Farida se verse un bol de lait et mord dans un croissant : -Figure-toi que je donnerais cher pour prétendre à quelques jours de repos. Hélas, mon boulot exige ma présence quotidienne au bureau et particulièrement en ces temps où la demande sur les produits pétroliers est très dense. Sa mère ouvre le robinet d'eau et se met à rincer ses sardines : -Je ne comprends pas grand-chose à ton boulot. Mais je te suggère de prendre tout de même soin de ta santé. La jeunesse est comme un rêve. Elle accapare ton esprit et lorsque tu te rendras compte du temps qui passe, tu te réveilleras de ce rêve pour constater que tu es déjà arrivée à la lisière de la vieillesse, sans avoir profité de ta vie. Farida se lève et embrasse sa mère sur le front : -Merci pour tes précieux conseils ma chère maman. Je vais tenter de profiter du bon temps, tout en assumant mes responsabilités professionnelles. Hum... pour te prouver que je peux être sur les deux fronts, je t'apprends que je vais dîner ce soir avec Merouane. -Ah ! -Heu... je... je vais essayer de ne pas rentrer trop tard. (À SUIVRE) Y. H.