Plus de 440 agents de la Protection civile, 55 ambulances et 30 camions anti-feu ont été mobilisés pour tenter d'éteindre les flammes qui ont quasiment consumé l'avion. Un avion militaire de type Iliouchine s'est écrasé hier vers 8h du matin dans un champ, juste après son décollage de la base militaire de Boufarik. Bilan de la catastrophe : 257 morts, dont 10 membres d'équipage, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale. L'avion qui devait assurer la liaison avec Tindouf après une escale prévue à Béchar, transportait des personnels de l'ANP et des membres de leurs familles. Selon des témoignages recueillis sur place, l'avion venait de décoller lorsqu'il a subitement changé de cap pour des raisons qui restent à élucider. L'équipage aurait perdu le contrôle de l'avion qui s'est écrasé dans un champ de la commune de Béni Méred sous le regard médusé de certains riverains et automobilistes qui empruntaient l'autoroute Est-Ouest. Certains citoyens qui ont assisté à la scène, expliquent qu'ils se sont précipités sur les lieux avec l'intention de porter secours aux blessés, mais les flammes et les fumées qui se dégageaient de l'appareil encore en feu, ont empêché toute intervention. "Nous avons vu des passagers dévorés par les flammes sortir de l'avion et courir dans tous les sens avant de tomber sur le sol", raconte un citoyen, les larmes aux yeux. La curiosité des automobilistes qui voulaient filmer et prendre des photos de l'avion en fumée, a eu des répercussions sur la circulation routière qui s'est retrouvée complètement bloquée. L'information s'est vite propagée à travers les réseaux sociaux et sera confirmée par les sirènes des ambulances appelées sur les lieux. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place juste après le crash empêchant toute personne, y compris les journalistes, de s'en approcher. L'unité nationale d'intervention et la Protection civile de la wilaya d'Alger renforceront le dispositif. Plus de 440 agents de la Protection civile, 55 ambulances et 30 camions anti-feu ont été mobilisés pour tenter d'éteindre les flammes qui ont quasiment consumé l'avion. Ce n'est qu'après l'extinction de l'incendie — qui a duré 2 heures — que les agents de la Protection civile ont pu procéder à l'opération de récupération des dépouilles pour les déposer au QG médical installé sur les lieux. Le général de corps d'armée et vice-ministre de la Défense nationale, le chef d'état-major Gaïd Salah a écourté une visite d'inspection dans la 2e RM pour se rendre immédiatement sur les lieux du crash pour s'enquérir de la situation en compagnie des ministres de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, et de la Santé Mokhtar Hasbellaoui, ainsi que du wali de Blida, Mustapha Layadhi. M. Gaïd Salah a, ainsi, ordonné la mise en place d'une commission d'enquête qui sera chargée de situer les défaillances et d'établir les causes exactes de ce drame. Le père d'A. Oualid, un jeune qui effectue son service national à Béchar, s'est, aussitôt la nouvelle diffusée, déplacé sur les lieux du drame. Il nous raconte que son fils Oualid avait accompli la prière du Fadjr avant de prendre le chemin de la base militaire de Boufarik pour rejoindre sa caserne à Béchar. Mais le destin en a décidé autrement. Il ne lui restait qu'un mois pour achever son service national. Notons que les dépouilles des victimes ont toutes été transférées vers l'hôpital central de l'armée à Aïn Naâdja pour y être identifiées. K. FAWZI