C'est dans un contexte particulièrement marqué par un mécontentement général que le projet d'expropriation de 150 hectares de terres agricoles a été voté à l'unanimité, hier, par les membres de l'APW de la wilaya d'Oran. Dans l'hémicycle archicomble, les élus locaux n'ont eu aucune peine à approuver la “reprise” de ces terres qui ont fait couler beaucoup d'encre. Malgré les appels des associations à une reconsidération plus souple de la position de la wilaya, le chapelet des revendications est désormais clos. Les moudjahidine, les fils de chouhada et d'autres membres de la famille révolutionnaire ont été également dépossédés de 25 hectares de terres agricoles. Toutes leurs tentatives de parvenir à un accord avec les services de l'agriculture de la wilaya ont été vouées à l'échec. “Même Kofi Annan ne pourra pas solutionner les problèmes épineux auxquels est confrontée la wilaya d'Oran”, a laissé échapper le président de l'APW en guise de lapalissade. Le wali d'Oran, qui s'est emporté à plusieurs reprises contre les “interrogations” des élus a fini par se fâcher. “Nous considérons que toutes les terres agricoles qui se trouvent dans le tissu urbain comme faisant partie intégrante des biens de l'Etat”, a affirmé le premier responsable de l'exécutif local. Le foncier agricole est dans tous ses états après cette mesure qui ne viendrait pas dissiper pour autant les appréhensions des propriétaires terriens. Mais, vaille que vaille, la wilaya d'Oran semble décidée à faire le nettoyage dans les rangs des faux agriculteurs. Une nécessité qui s'appliquera dorénavant aux propriétaires terriens privés, a clairement laissé entendre le wali à l'adresse des directeurs de l'exécutif. Selon M. Zoukh, 53 dossiers concernant le foncier agricole vont servir de base à un vaste programme de construction de plus de 9 000 logements sociaux locatifs et participatifs entrant dans le cadre du plan quinquennal national. Selon le responsable de l'exécutif, une enveloppe de l'ordre de 30 milliards de centimes a été déjà dégagée dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. B. G.