À nouveau, Abdelmalek Serrai, président de l'alliance nationale pour la réconciliation nationale et l'amnistie générale (Anrag) créée, il y a quelques jours seulement, s'en est vigoureusement pris à Amnesty International et aux autres ONG des droits de l'Homme, les accusant d'être à la solde des lobbies sioniste et socialiste. “Ces organisations internationales agissent au nom de lobbies d'intérêts géostratégique, politique et financier, à savoir les lobbies sioniste et socialiste qui sont contre l'Algérie”, a-t-il soutenu lors d'une conférence de presse animée hier au Forum d'El Moudjahid à Alger. “Elles sont contre l'Algérie et ont porté atteinte au président de la République, aux services de sécurité et à l'administration”. Pourquoi alors le gouvernement algérien les a-t-il laissé venir ? “Il joue la démocratie et la transparence. En outre, il n'a rien à cacher”, a-t-il répondu. Et de concéder : “Elles sont les bienvenues si elles sont venues pour nous écouter et s'imprégner du débat démocratique engagé en Algérie”. Il ne cache pas moins avoir beaucoup de “réserves” à leur égard, et de considérer qu'elles ont perdu toute crédibilité. Serrai leur dénie le droit de donner des leçons aux Algériens : “Nous sommes les enfants de ce pays et nous nous refusons toute ingérence étrangère dans nos affaires internes.” Sur un autre registre, M. Serrai a profité de sa sortie médiatique, pour proclamer officiellement la naissance de l'Arnag, fondée par 25 associations et la majorité simple des membres fondateurs de la Cnag. Proclamation qui consacre publiquement et définitivement la scission au sein de la Commission nationale de l'amnistie générale (Cnag). Certes, M. Serrai qui s'en défend, affirme ne pas avoir le moindre problème avec certains de ses membres. Il ira jusqu'à soutenir en être toujours membre. Il n'en décrète pas moins que sa mission est “dépassée” et que “la Cnag n'est que l'équivalente d'une des 25 associations” qui composent son alliance. Selon M. Serrai, cette dernière est appelée à s'acquitter d'une mission autrement plus large et qui requiert “des moyens qualitatifs différents et énormes”. M. Serrai fixe deux objectifs à son organisation : sensibiliser les citoyens sur les concepts de réconciliation nationale et d'amnistie générale et contrecarrer les ONG internationales pour soigner l'image de marque de l'Algérie à l'étranger. Evoquant Ahmed Ben Bella, président d'honneur de la Cnag, M. Serrai s'est répandu en louanges, qualifiant l'ancien président de “grand symbole non pas algérien mais universel” et de “fierté du monde arabe, de l'Afrique”. “Personne ne peut l'égaler sauf Nelson Mandela”, s'est-il encore exclamé. Aussi, il a renouvelé son appel, lancé le 8 mai dernier, aux intellectuels et spécialistes pour grossir les rangs de son alliance. Sollicité pour donner son avis sur l'exigence de vérité et de justice formulée par les familles de disparus, M. Serrai s'est contenté de dire : “Nous sommes pour le dialogue et la rencontre entre toutes les parties concernées par la crise. Notre alliance se veut un pont entre elles. C'est un honneur pour nous mais aussi une grande responsabilité.” Et de révéler que son organisation s'attellera à la rédaction d'une plate-forme des revendications du peuple algérien qui seront présentées sous des “formes acceptables pour être soumises à qui de droit”. Tout en renouvelant son appel aux intellectuels et spécialistes, M. Serrai a rendu publiques quelques activités de son alliance pour la semaine prochaine : deux sorties dans les wilayas de Bordj Bou-Arréridj et de Skikda et des visites qu'il effectuera en personne à Marseille, Lyon et Paris. A. C.