Face à la propagation des fake news les solutions proposées sont loin de faire l'unanimité sur leur éventuelle réussite. Contacté par Liberté, Rached Guettouche, consultant en digital, a sa petite idée : "Le lecteur doit avoir une certaine responsabilité dans la quête de vérité, et ce, en consultant plusieurs canaux médiatiques et, pourquoi pas, en analysant aussi les sources et leur fiabilité." Certains n'hésiteront à percevoir cette recommandation comme une chimère. L'intéressé, lui-même, semble le penser en affirmant que "la plupart des lecteurs ne font pas l'effort de vérifier l'information". Toutefois, il ne perd pas espoir : "Cela pourrait changer. Soyons optimistes." De son côté, Ahmed Benzelikha, expert en communication et président du comité communication et information de la Commission nationale pour l'Unesco, plaide pour "donner aux jeunes la possibilité de faire la différence entre la vraie information et la fake news". L'important pour lui, c'est de ne pas succomber aux sirènes de la censure de l'internet mais plutôt de "faire confiance à la société et laisser la décantation se faire". Concrètement, Ahmed Benzelikha propose, entre autres, de mettre le paquet sur l'éducation aux médias tout en précisant qu'"il ne faut pas se décourager". Toutefois, ce qu'il constate sur le "terrain" n'est visiblement pas encourageant. C'est ce qu'il précise à Liberté : "J'enseigne à l'université à des étudiants en journalisme qui n'ont pas encore, à mon avis, la capacité de différencier entre une information ‘sourcée', vérifiée, et une information erronée." Cette "déconnexion" avec la réalité est d'autant prédominante que les effets sont palpables. Rached Guettouche donne même des chiffres (sans citer de sources). Selon l'expert en digital, "la plupart des Algériens croient aux fake news". "Je dirais 7 personnes sur 10 croient tout ce qu'elles lisent ou voient sur les médias sociaux", affirme-t-il. S. K.