La Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) a organisé, hier, une séance de formation civique au profit des formations politiques portant sur la surveillance des élections et la formulation des recours lors des rendez-vous électoraux. Cette séance de formation, qui se veut une "obligation constitutionnelle", prévue par l'article 194 de la loi fondamentale du pays, comme rappelé par le président de la Hiise, Abdelwahab Derbal, a été marquée par la présence des ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, et de la présidente du Conseil national des droits de l'Homme, Fafa Benzerrouki, ainsi que des représentants du Conseil constitutionnel et du Conseil d'Etat. Il y avait aussi les présidents ou les représentants d'une trentaine de "petits" partis — un chiffre qu'on n'a pu confirmer de source officielle — sur les 71 partis agréés. Les formations, ayant un ancrage, ont boycotté cette rencontre. Ce qui fera réagir le président de la Hiise qui, tout en montrant de la compréhension à l'égard de cette absence remarquée, s'est fendu d'explications que "le plus important n'est pas le nombre de formations présentes à la rencontre, mais l'échange d'idées". Abdelwahab Derbal a reconnu, dans ce contexte, qu'"en tant qu'instance, nous avons fait de erreurs au début, mais ce sont les partis, l'administration et les magistrats qui nous ont montré nos erreurs. Donc, en posant le problème ensemble, chacun apprend des autres. Cela est la formation que nous visons". En s'attardant sur la mission de surveillance des élections, il a affirmé que "le législateur veut que cette instance (la Hiise) assume le rôle de surveillance et ne se limite pas au seul constat", en relevant que "l'application et l'amélioration continue des lois font partie des plus importantes missions de la Haute instance". Le président de la Hiise a également précisé que "cette rencontre n'a pas pour vocation de diriger un dialogue politique, mais de servir de formation dans les limites des engagements constitutionnels de la Haute instance de surveillance des élections". De plus, il s'avère, d'après l'expérience des deux précédents rendez-vous électoraux de 2017, que les différentes étapes de l'opération électorale nécessitent un suivi rigoureux, afin d'appliquer les différentes dispositions de loi relatives à chaque étape. Abdelwahab Derbal, qui a fait état d'autres rencontres de ce genre, a invité les formations politiques à organiser des rencontres de formation, auxquelles il s'est engagé à prendre part. En marge de la rencontre, le ministre de l'Intérieur a indiqué que la formation a toujours été au cœur de son département ministériel. Pour sa part, Tayeb Louh a insisté sur le respect des procédures lors de toutes les étapes de l'opération électorale. En affirmant que "les procédures protègent le fond", il a révélé que le non-respect de celles-ci est la cause principale du rejet des recours, avant de réitérer que "la justice est le dernier maillon de la surveillance, qui est nécessairement devancée par d'autres moyens reconnus". A. R. [email protected]