Ce prénom féminin, d'introduction récente en Algérie, est d'origine orientale. Il dérive de la racine arabe MLK qui a plusieurs sens : malaka "tenir quelque chose, posséder quelque chose, régner etc.". De cette racine dérivent plusieurs mots. On peut citer malak "possesseur", moulk "propriété, pouvoir, autorité, dignité royale", malika "reine, princesse". Le mot malak désigne aussi l'ange, et, par métaphore, un bel enfant, une personne innocente. Le prénom de Malak peut donc signifier aussi bien "celle qui possède", "la reine" ou encore "l'ange". La plus célèbre des Malak est l'écrivaine égyptienne, militante des droits des femmes, Malak Hifni, connue également sous son nom d'écriture Bahithat El-Badiya (l'enquêteuse des campagnes). Née en 1885, elle fut la première Egyptienne à obtenir le diplôme d'institutrice et commença à enseigner à l'école des filles officielle. Quand elle se maria, elle suivit son mari à Fayyoum où elle put observer la vie des femmes à la campagne. Elle commença par s'opposer à la polygamie, car son mari avait pris une seconde femme. Elle se prononça en faveur de l'émancipation des femmes et publia plusieurs articles dans la revue El-Djarida et dans des publications féminines, elle fonda, elle-même, sa propre association pour la défense des droits de la femme. Elle se battit aussi au plan politique : elle présenta, en 1911 au Congrès égyptien, à Héliopolis, un mémorandum pour l'amélioration des droits de la femme. Elle était influencée par Qasim Amin, le grand défenseur des droits de la femme, mais ses positions semblent plus modérées : elle ne s'opposa pas, comme Qasim Amin, au voile, mais elle était farouchement opposée à la polygamie. Elle préconisait l'éducation des femmes pour les préparer à exercer leur rôle de mère et de maîtresse de maison. Cependant, elle n'envisagea pas pour la femme une vie professionnelle indépendante, ni encore une participation à la vie politique. Dans une large mesure, elle ne voulut pas une rupture brutale avec les traditions sociales, très implantées dans la vie égyptienne, notamment à la campagne, mais recherchait une évolution par étapes. Elle mourut en 1918. M. A. Haddadou [email protected]