Le message du président Abdelaziz Bouteflika sonne comme un désaveu à l'initiative du FLN qui a impliqué six organisations estudiantines dans la précampagne pour le cinquième mandat. "L'Ecole et l'Université ne sont ni un terrain de conflits ni un espace d'intérêts, d'idéologies ou de compétition politique. Tout un chacun doit respecter le campus universitaire d'autant qu'il s'agit de l'avenir de nos générations futures." C'est dans ces propos que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a tenu à marquer la célébration du 61e anniversaire de la Journée nationale de l'étudiant, dans un message lu en son nom par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, lors d'une cérémonie officielle, organisée, hier samedi, au centre universitaire Morsli-Abdellah de Tipasa. Le message du Président sonne comme un désaveu à l'initiative du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, qui, le 28 avril dernier, réunissait six organisations estudiantines, au siège de son parti, pour donner naissance à une coordination dite "Génération Bouteflika", en vue d'appuyer la pré-campagne en cours pour le cinquième mandat. L'initiative fut, pour rappel, soigneusement concoctée avec le concours et l'implication directe du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, qui avait, ce jour-là, aux côtés du SG du FLN, Djamel Ould Abbes, appelé les autres organisations restantes (trois) à rejoindre la caravane pour le cinquième mandat. Ce n'est donc pas un hasard si, hier, la lecture du message du président de la République a été confiée à la personne du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, plutôt qu'au premier concerné, à savoir le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, pourtant présent lors de la cérémonie. Parce que dire que "l'université n'est pas un espace de compétition politique" revient à mettre en garde contre toute implication du campus universitaire dans la course au pouvoir en 2019. Et c'est exactement ce qu'a fait le secrétaire général de l'ex-parti unique en association avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui a pesé de tout son poids pour battre le rappel des organisations satellites relevant de son secteur. Inévitablement, cette mise en garde présidentielle pose, encore une fois, la question de savoir de qui tient sa feuille de route le secrétaire général de l'ex-parti unique, Djamel Ould Abbes, notamment sur la précampagne en cours pour le cinquième mandat. Après avoir, récemment, été la cible de partis politiques alliés du pouvoir, en l'occurrence le RND, le MPA et TAJ, il se fait maintenant désavouer par le président de la République, qui est d'ailleurs président du FLN. Ce qui, peut-être, n'est pas un très bon signe pour Ould Abbes, à un mois environ de la tenue de la réunion du comité central du parti. Mehdi Mehenni