Le Maroc a “vivement déploré hier” les déclarations du président Abdelaziz Bouteflika, qui a réaffirmé son soutien au Front Polisario en lutte pour l'indépendance du Sahara occidental”. Le royaume du Maroc déplore vivement “les déclarations et positions officielles que l'Algérie a cru devoir exprimer ces derniers jours sur la question du Sahara marocain”, a déclaré le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué. Le président Bouteflika avait réaffirmé, samedi dernier, le soutien de l'Algérie au Front Polisario à l'approche d'un sommet de l'UMA prévu les 25 et 26 mai prochains en Libye, dans un message diffusé à l'occasion du 32e anniversaire de la création de la RASD. Le chef de l'Etat avait précisé que le soutien de l'Algérie au Front Polisario s'appuie sur le respect de la légalité internationale et œuvre pour les intérêts des peuples de la région. Le ministère marocain des AE a exprimé sa déception en estimant que les deux pays “avaient décidé, en mars dernier, à l'occasion de l'importante et historique visite de Sa Majesté le roi Mohammed VI à Alger, de s'engager résolument et sincèrement dans la voie de l'apaisement et de la normalisation en laissant notre question nationale trouver une solution définitive dans le cadre des Nations unies”. “L'Algérie ne se contente pas de rappeler des positions de principe”, indique le communiqué, mais “elle adopte un parti pris systématique contre les intérêts supérieurs du royaume en procédant à une lecture obstinément tronquée de la légalité internationale”. Le Maroc s'étonne de telles positions “à quelques jours de la tenue à Tripoli du sommet maghrébin tant attendu après une interruption de onze années en raison justement du différend algéro-marocain sur la question”, indique encore le ministère. “L'Algérie, ajoute ce texte, demande au Maroc d'accepter et de mettre en œuvre le plan Baker II de 2003, pourtant largement dépassé au point que les Nations unies appellent officiellement depuis à la nécessité de sortir de l'impasse actuelle et de progresser vers une solution politique et définitive à négocier.” Rabat, qui a rejeté la perspective d'un référendum considéré comme “obsolète” et “inapplicable”, a proposé une “large autonomie définitive” dans le cadre de la souveraineté marocaine — jugée “non négociable”. R. N.