La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), basée à Tripoli, a annoncé hier la suspension des exportations de pétrole depuis l'est de la Libye. Après les terminaux d'Al-Sedra et Ras Lanouf, pour lesquels les exportations sont déjà gelées depuis le 14 juin, la NOC a annoncé dans un communiqué qu'elle arrêtait à partir d'hier ses opérations pour ceux de Zouetina et Al-Hariga. La compagnie a déclaré ainsi "l'état de force majeure" sur Zoueitina et Al-Hariga à partir d'hier à 11h (9h GMT). Invoqué dans des circonstances exceptionnelles, l'état de "force majeure" permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole. Selon la NOC, la suspension des exportations dans les deux ports restants de l'Est libyen devrait conduire à une perte de production de 850 000 barils/jour, sur un total d'un peu plus d'un million de b/j, soit un manque à gagner quotidien estimé à 67,4 millions de dollars. Le gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, basé à Tripoli, et les autorités rivales de l'est du pays se disputent le contrôle des ressources pétrolières du "croissant pétrolier", une région du nord-est de la Libye, qui regroupe 80% des réserves d'or noir du pays. Un porte-parole du maréchal Khalifa Haftar a annoncé que les installations pétrolières sous contrôle de l'Armée nationale libyenne (ANL) seront désormais gérées par une compagnie de pétrole qui dépend des autorités parallèles dans l'est du pays. En réaction, le GNA a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à bloquer "toute tentative de vente illégale de pétrole" par les autorités rivales de l'est du pays. "Remettre les terminaux pétroliers à une entité qui n'est pas légitime ne fait qu'exacerber les tensions, (...) nuit au processus d'entente et incite à la discorde et à la division", a indiqué le GNA dans un communiqué. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré hier à New York que l'organisation onusienne était déterminée à soutenir les parties libyennes pour mettre fin à la crise qui dure depuis sept ans. "En Libye, les Nations unies se sont engagées à soutenir les acteurs nationaux à trouver une solution pacifique à la crise", a déclaré M. Guterres lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité dans le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Mena), convoquée par la Russie. Le chef de l'ONU a appelé toutes les parties prenantes en Libye à continuer d'apporter leur soutien à son émissaire, Ghassan Salamé, dans ses efforts de médiation, relevant que tous les Libyens aspiraient à mettre fin au conflit ainsi qu'à la période de transition. R. I./Agences