Depuis le début des opérations de rapatriement des migrants en situation illégale en Algérie, en 2014, 33 400 personnes, majoritairement des ressortissants nigériens, ont été renvoyés d'Algérie vers leur pays d'origine. C'est ce qu'a indiqué le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, au terme de la 1re journée du programme de visite des représentants de l'OIM (Organisation internationale pour les migrations) et du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés), dans la wilaya de Tamanrasset, laquelle s'étalera jusqu'à aujourd'hui, mardi. Les deux délégations des Nations unies ont ainsi assisté au rapatriement du 83e contingent constitué de 424 migrants (109 hommes, 110 femmes et 205 enfants), dont le coup d'envoi a été donné, hier dans l'après-midi, depuis le centre d'accueil de Tamanrasset, après l'achèvement des formalités d'usage et l'identification des migrants concernés. Le rapatriement, pour lequel de gros moyens matériels ont été déployés, s'est déroulé en présence des représentants du consulat général du Niger à Tamanrasset, du Croissant-Rouge algérien et des services de sécurité qui ont veillé au bon déroulement de cette opération qui revêt un cachet tout particulier au regard des autorités algériennes, qui ont enfin trouvé la combinaison et la bonne formule pour rétorquer aux allégations des ONG et discréditer leurs derniers rapports accablant l'Algérie sur la question migratoire. L'occasion marquée par le couronnement de plusieurs années d'efforts et d'engagement pour cette cause humanitaire à laquelle l'Algérie a, inconditionnellement, adhéré conformément aux conventions internationales qu'elle avait entérinées, s'est également offerte pour alerter sur la prolifération des réseaux de passeurs qui seraient pour beaucoup dans cette situation devenue une préoccupation majeure et un problème universel devant réunir tous les pays concernés autour d'un sérieux débat. Dans une déclaration à la presse, le président du Comité interministériel chargé du suivi et de l'analyse des problèmes migratoires en Algérie, Hassen Kacimi, a fait état de 7 000 passeurs activant dans la ville d'Agadès au nord du Niger. Selon le même responsable, les revenus issus du trafic des migrants qu'ils acheminent clandestinement en direction notamment du territoire algérien s'élèvent à 140 millions d'euros par mois. À ce propos, le représentant de l'OIM en Algérie, Pascal Reyntjens, a, pour sa part, appelé à une coopération internationale en mesure de répondre aux exigences d'une lutte efficace contre les pratiques criminelles de ces réseaux spécialisés dans la traite humaine qui pullulent au Niger. Par ailleurs, pour sortir de ce dossier qui continue de faire l'actualité nationale et internationale, les hôtes de la capitale de l'Ahaggar ont été conviés à découvrir les cascades et l'impressionnant décor pierreux de Tamekrest, site touristique situé à 50 km du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset. Les gravures rupestres de Tagmart et le tombeau funéraire de la reine légendaire des Touareg, Tin Hinan, situé dans le village d'Abalessa, ont également été visités par la délégation des Nations unies qui s'est montrée très satisfaite de cette mission. RABAH KARECHE