Les entreprises américaines sont nombreuses à se montrer inquiètes face au risque de retombées néfastes de la politique économique et commerciale de Donald Trump. La chancelière allemande Angela Merkel a mis en garde hier Donad Trump contre le risque d'une "guerre" commerciale si les Etats-Unis concrétisent leur menace de taxes sur les importations de voitures étrangères. Les Etats-Unis sont déjà l'origine d'un "conflit commercial" après avoir relevé les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium et pourraient provoquer une véritable "guerre commerciale" avec des taxes sur les importations d'automobiles, a affirmé Mme Merkel devant la Chambre des députés à Berlin. Mardi, le comité des directeurs du Fonds monétaire international (FMI) avait exhorté les autorités américaines à résoudre leurs différends commerciaux sans avoir recours à des mesures unilatérales qui pourraient mettre à mal la croissance mondiale. À l'issue de l'évaluation annuelle des Etats-Unis, "les directeurs ont exprimé des inquiétudes plus fortes sur la récente politique commerciale qui pourrait avoir des effets néfastes au-delà de l'économie américaine, en provoquant des mesures de représailles et en sapant un système commercial multilatéral basé sur des règles d'ouverture et d'équité", écrivent-ils dans un communiqué. S'ils se félicitent de "la solide performance de l'économie américaine, avec une accélération de la croissance, un chômage faible et une inflation discrète", ils soulignent que "la politique américaine a des implications importantes sur le reste du monde". "Les directeurs exhortent les autorités à travailler de manière constructive avec leurs partenaires commerciaux pour réduire les barrières commerciales et résoudre leurs désaccords (...) sans avoir recours à des actions unilatérales nocives", ajoute le communiqué. "En cas de guerre commerciale, nourrie par la hausse réciproque de droits de douane sur les importations, il n'y a pas de vainqueur. On voit généralement des perdants des deux côtés", avait alors prévenu Christine Lagarde, la directrice générale de l'institution, en présentant l'examen annuel de la première économie mondiale par le FMI. Le Fonds confirme une projection de croissance de 2,9% cette année et 2,7% en 2019, ce qui marquera "la plus longue période d'expansion de l'histoire des Etats-Unis". Pour autant, ces projections de croissance s'affaissent à 1,9% en 2020 et 1,7% en 2021. Par ailleurs, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a annoncé vendredi qu'il se rendrait avant fin juillet à Washington pour discuter du conflit commercial qui oppose l'UE au président américain Donald Trump. "Je vais aller à Washington et présenter le point de vue des Européens", a confirmé M. Juncker, à l'issue d'un sommet de l'UE à Bruxelles, alors que les relations commerciales entre Bruxelles et Washington sont très tendues depuis l'imposition par l'administration Trump de taxes sur l'acier et l'aluminium européens au début du mois de juin. R. I./Agences