Destinés à soigner et générant de grands profits, les médicaments n'échappent pas à la contrefaçon. L'Institut national de santé publique abrite, depuis hier, un séminaire de deux jours qui est, en réalité, une consultation sous-régionale sur les laboratoires de contrôle des médicaments. Placée sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé, ont pris part à cette consultation les directeurs des laboratoires de contrôle de 9 pays africains. Les intervenants dans ce secteur débattront, ainsi, des problèmes propres au continent africain où prospère la contrefaçon de produits pharmaceutiques. Le médicament étant un produit sensible car destiné à soigner, tous les pays du monde s'acharnent à mettre en place des mécanismes à même de rendre la contrefaçon impossible. Certes l'expérience algérienne est un exemple en la matière, mais, en Afrique, prospère un véritable marché de faux médicaments qui inhibent les efforts des gouvernements soucieux d'éradiquer certaines pathologies lourdes. “Nous pouvons déclarer et avec certitude que tous les médicaments vendus en pharmacie en Algérie sont conformes et aux effets thérapeutiques avérés”, affirme le Dr Mansouri, pharmacologue au laboratoire national de contrôle. Il ajoutera : “nous procédons au contrôle de tous les lots de médicaments avant leur mise sur le marché. Nous réalisons plus de 20 000 contrôles chaque année.” Pour sa part, le Pr Mansouri, directeur du laboratoire de contrôle, estime que l'organisme qu'il préside permet aux malades algériens d'avoir accès aux médicaments de qualité. Les patrons des laboratoires africains se plaignent, eux, du manque de moyens et de la cherté des réactifs d'analyse. Ils espèrent une aide effective de l'OMS afin de mener à bien leur mission. Ils évoquent surtout les aléas du financement, étant originaires de pays pauvres et donc non solvables, les laboratoires européens refusent de vendre les réactifs à crédit. Ils préconisent enfin la possibilité de procéder à l'analyse des matières premières au profit des fabricants nationaux. Saïd ibrahim