L'ex-directeur général de l'établissement hospitalier est en prison, alors que le receveur a été placé sous contrôle judiciaire. Sur un montant global de transactions frauduleuses de 51,5 milliards de centimes, les préjudices causés à l'hôpital et au Trésor public sont de l'ordre de 28 milliards de centimes. Trois personnes, dont l'ex-directeur général du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Blida, ont été écrouées dimanche dernier par le magistrat instructeur du tribunal de Blida. Un quatrième (le receveur) a été placé sous contrôle judiciaire. Cinq autres personnes impliquées dans cette affaire ont été relâchées pour complément d'enquête. Cette affaire remonte au mois de septembre 2003, après une plainte déposée par l'actuel directeur général du CHU auprès du tribunal de Blida. Auparavant, deux enquêtes avaient été menées par les inspections des ministères de la Santé et des Finances qui ont conclu à la mauvaise gestion et au détournement de deniers publics. L'enquête diligentée par la section de recherches de la Gendarmerie nationale du groupement de Blida a révélé des pratiques frauduleuses dans l'achat de climatiseurs, de lits métalliques, de draps et couvertures, de pièces de rechange et réparation des véhicules ainsi que des travaux d'aménagement des logements de fonction. Le montant global des achats s'élève à 51,5 milliards de centimes, alors que les préjudices causés à l'hôpital et au Trésor public sont de l'ordre de 28 milliards de centimes. La première infraction concerne l'achat de 939 climatiseurs pour un montant de 14 milliards de centimes. Ces produits surfacturés ont été acquis auprès d'un fournisseur privé, Djamel Boukrid, qui est au centre de tous les scandales que connaît la ville des Roses. Le pot aux roses a été découvert par l'entreprise Haïer qui a immédiatement déposé une plainte. Cette affaire conduira à l'emprisonnement de Djamel Boukrid et de deux cadres du CHU Frantz-Fanon (le DFC et l'économe). L'ancien directeur général, quant à lui, a été placé sous contrôle judiciaire. Les trois personnes écrouées dans le cadre de cette affaire de climatiseurs ont bénéficié d'une remise de peine et ont été ensuite libérées. Ce fournisseur reprendra ses activités de plus belle et fera main basse sur tous les marchés de l'hôpital Frantz-Fanon. C'est ainsi que se servant de prête-nom, il approvisionnera l'établissement hospitalier en couvertures et draps pour 24 milliards de centimes et ce, de gré à gré. Le CHU de Blida a aussi acheté 3 439 lits, alors que ses capacités sont de 1 640 lits pour une enveloppe estimée à 10 milliards de centimes. Un autre délit a été prouvé relatif à la signature d'une convention avec un garagiste installé à Tizi Ouzou pour la réfection du parc automobile et l'achat de pièces de rechange pour la somme de 2,1 milliards de centimes. Une enveloppe financière de 2,1 milliards de centimes a été dépensée dans les travaux d'aménagement et de réfection des logements de fonction. La villa de l'ex-directeur général a bénéficié de plus de 400 millions de centimes juste pour de petites réparations. Si le conseil d'administration de cet établissement hospitalier n'a jamais été consulté durant la période s'étalant de 1999 à 2003 pour ces différentes opérations, le directeur général était obligé de faire appel à la tutelle pour opérer des transferts de chapitre à chapitre. Selon les enquêteurs, le directeur général a obtenu l'autorisation de l'administration centrale pour faire ces transactions. Notre source révèle que de hauts cadres du département de Amar Tou sont complices et seront déférés devant le parquet de Blida prochainement. L'implication de l'ancien secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne souffre d'aucune ambiguïté, laisse croire une source judiciaire. M. Achouri