À la rhétorique menaçante des Etats-Unis, les Iraniens répondent par la fermeté et avec du sang-froid, ne se laissant aucunement intimider par Donald Trump. Les Iraniens ont affirmé hier qu'aucune discussion n'aura lieu avec les Etats-Unis, sauf si Washington revenait à l'accord sur le nucléaire, duquel Donald Trump s'est retiré, entraînant ses alliés européens, la Russie et la Chine dans une nouvelle spirale de tensions depuis juin dernier. "Le respect de la grande nation iranienne, la réduction des hostilités, le retour des Etats-Unis dans l'accord nucléaire... Cela ouvrira le chemin chaotique du moment", a écrit Hamid Aboutalebi sur Twitter. Cette déclaration intervient suite à une sortie inattendue du président des Etats-Unis, dont le revirement dans ses positions ne surprend plus. "J'imagine qu'ils voudront me rencontrer, je suis prêt à les rencontrer quand ils veulent", a-t-il déclaré en réponse à une question des journalistes lundi à la Maison-Blanche. M. Aboutalebi a déclaré que l'Iran avait montré son ouverture au dialogue par le passé, en particulier avec l'appel téléphonique entre Rohani et le prédécesseur de Trump, Barack Obama, en 2013. Ce dialogue, a-t-il écrit, était "basé sur l'idée de mesures de confiance et l'accord sur le nucléaire était une réalisation de cet effort et cela doit être accepté". Quelques heures déjà avant cette déclaration du locataire du bureau ovale, les Iraniens avaient affirmé, via le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bahram Ghasemi, que la reprise des pourparlers avec les Etats-Unis était impossible dans la situation actuelle. "Etant donné les mesures hostiles des Etats-Unis envers l'Iran après son retrait du JCPOA (le sigle officiel de l'accord, ndlr) et le rétablissement des sanctions économiques, il n'y a aucune possibilité de pourparlers, et Washington révèle sa nature indigne de confiance jour après jour", a déclaré M. Ghasemi à des journalistes, selon l'agence de presse iranienne Mehr. Le président des Etats-Unis affiche une violente hostilité à l'égard de l'Iran qu'il cherche à neutraliser avec ses inféodés du Golfe, à leur tête l'Arabie Saoudite, sous prétexte que Téhéran représente une menace pour la stabilité régionale au Proche-Orient et un danger pour la sécurité de son protégé, Israël. Ce pourquoi Trump a déchiré l'accord sur le nucléaire et réactivé les sanctions imposées auparavant contre l'Iran, tout en menaçant ses alliés européens, les Russes et les Chinois de sanctions s'ils continuaient à traiter avec l'Iran. Cela a conduit au retrait de nombreux importants groupes industriels et pétroliers à se retirer du marché iranien, et provoqué un vent de panique au niveau de l'Union européenne qui cherche à préserver l'accord sur le nucléaire malgré le retrait américain. De leur côté, les Iraniens ont affirmé qu'ils ne cèderont pas aux menaces de Wahsington et qu'ils allaient exporter leur pétrole, malgré les sanctions qui leur sont imposées. Téhéran est allé jusqu'à menacer de fermer le très stratégique détroit d'Ormuz, par lequel transite une bonne partie du pétrole destiné au marché international, en provenance du Koweït, de l'Arabie Saoudite et du Bahreïn. Lyès Menacer