La session parlementaire 2018/2019 sera officiellement déclarée ouverte lundi prochain, soit le deuxième jour ouvrable du mois de septembre conformément aux dispositions de l'article 135 de la Constitution et l'article 5 de la loi organique 16-12 portant organisation du Parlement et ses relations avec le gouvernement. Cette nouvelle session de dix mois sera forcément influencée par le scrutin d'avril prochain. Sauf événement impromptu, un parfait remake de la présidentielle de 2014 est à pressentir. Dans l'absolu, l'activité parlementaire n'est guère tributaire d'un rendez-vous électoral, à l'exception des législatives qui portent sur le renouvellement des membres de l'APN. En Algérie, il en va autrement. L'institution, avec ses deux Chambres, sera assurément confrontée au désœuvrement pendant de longues semaines après avoir épuisé le lot de projets de loi hérités de la session précédente ; adopté l'incontournable projet de loi de finances pour 2019 avant la fin du mois de décembre et éventuellement examiné puis entériné un nouveau règlement intérieur de l'Assemblée nationale. De temps à autre, seront programmées, soit des séances plénières consacrées à certaines questions orales laissées sans réponse par les ministres interpellés, soit des journées parlementaires. Le gouvernement, en sursis puisqu'il devra fatalement démissionner après le scrutin présidentiel s'il n'est pas remanié dans les jours à venir, s'occupera, à partir de cette rentrée sociale et politique, de la gestion des affaires courantes, de l'organisation de l'élection présidentielle et surtout de l'animation de la campagne électorale en faveur du cinquième mandat. Il consentira peu d'efforts pour l'élaboration de projets de loi à soumettre à l'approbation du Parlement, alors qu'il accapare, quasi exclusivement, le droit de légiférer depuis 22 ans, soit depuis l'avènement de la première législature pluraliste. Les députés, qui incarnent pourtant le pouvoir législatif, ont rarement initié des propositions de lois de juin 1997 à mai 2017. Il ne faudra, certes pas, s'attendre à un changement d'attitude des membres de la Chambre basse qui ont consommé 18 mois de leur mandat sans briller particulièrement, à quelques exceptions du côté de l'opposition. Au-delà, le Parlement, dans la majorité de sa composante aussi bien à l'APN qu'au Conseil de la nation, est acquis au pouvoir en place. Il vivra immanquablement, jusqu'au printemps 2019, au gré de la candidature qui assurera la pérennité du régime. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a déjà donné la mesure en juillet dernier, lors de la cérémonie de clôture de la session parlementaire 2017/2018. Sans se préoccuper outre mesure du principe sacré de la séparation des pouvoirs, il a impliqué la deuxième Chambre du Parlement dans un soutien franc à la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat. Comme en 2014, Abdelkader Bensalah, autant que son homologue à l'APN Saïd Bouhadja animeront certainement des meetings électoraux à la place du chef de l'Etat, s'il confirme sa candidature à la prochaine présidentielle. Souhila H.