Le Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil a tranché : l'ex-président Lula ne pourra pas briguer un troisième mandat à l'élection d'octobre, dont il était le grand favori malgré son incarcération. À l'issue de 8 heures de débats, les magistrats ont invalidé par une majorité écrasante de 6 contre 1 la candidature de Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, en prison depuis avril pour corruption. Après des mois de conjectures, le plus grand pays d'Amérique Latine y voit un peu plus clair dans l'élection la plus imprévisible de son histoire récente, même si des recours sont encore possibles. À l'issue du vote du TSE, le Parti des Travailleurs (PT) de Lula a affirmé dans un communiqué qu'il continuerait à lutter par tous les moyens pour que l'icône de la gauche puisse être candidat. "Nous allons présenter tous les recours possibles devant les tribunaux pour que les droits politiques de Lula soient reconnus (...) Nous allons le défendre dans les rues, avec le peuple, parce qu'il est le candidat de l'espérance", affirme le texte. Largement en tête des intentions de vote, l'ex-président (2003-2010) a été déclaré inéligible en vertu d'une loi qui interdit à toute personne condamnée en appel de se présenter à une élection. Ce résultat était attendu, mais le vote du juge Edson Fachin, qui était le 2e à s'exprimer, avait relancé momentanément le suspense. Il s'est appuyé sur une recommandation récente du comité des droits de l'homme de l'ONU pour préconiser de respecter le droit de Lula à présenter sa candidature le temps que tous les recours soient épuisés. Un argument également évoqué par le PT dans son communiqué. Mais les espoirs de Lula ont été anéantis avec les votes suivants. L'ex-juge du TSE Henrique Neves da Silva a expliqué que "quel que soit le jugement rendu, des recours sont encore possibles, notamment auprès de la Cour suprême". Les magistrats ont terminé leurs débats tard dans la nuit, avant le début, hier, de la diffusion des premiers spots de campagne des présidentiables à la télévision. R. I./Agences