Sans surprise, l'amère défaite lors du derby de Bel-Abbès ne sera pas passée sans faire d'énormes dégâts au Mouloudia d'Oran. Un premier séisme d'une forte magnitude émotionnelle a d'ailleurs été enregistré dans les vestiaires même du stade du 24-Février. Proche du président et ancien responsable du comité de supporters, Salem Fodhil avait, ainsi, pris la parole pour reprocher aux joueurs leur manque d'implication, "notamment certains qui ne sont pas à la hauteur des espérances et qui altèrent la bonne ambiance au sein du groupe". "C'est moi que tu vises par tes propos ?", lui répliquera sèchement le milieu de terrain Feham Bouazza, vexé. "Oui, je parlais de toi", répondra alors Salem Fodhil. Pris de colère, Feham jettera violemment un sac de sport au visage de son interlocuteur. Les nerfs à fleur de peau, Salem Fodhil se dirigera alors vers son cadet pour le faucher à la manière d'un combat de rue. "Bouazza s'est alors envolé avant de retomber par terre", commentera un témoin oculaire. Mis au courant, le président Belhadj Ahmed dit Baba aurait alors décidé de renvoyer Feham qu'il accuse d'être derrière la formation d'un "clan nuisible" qui compterait également Hamza Aït Ouamer et Sabri Gharbi entre autres. "Badou Zaki s'est rendu compte de cela. C'est pour cela qu'il a remplacé Feham et Aït Ouamer après seulement une demi-heure de jeu", précisera, à ce sujet, une source autorisée. Outre ces trois éléments, le président Baba songeait à limoger son entraîneur marocain et son adjoint. "L'adjoint Dellal devait être mis au courant hier de la fin de sa mission en raison d'une obscure histoire de licence", confiera encore la même source. Quant à Badou Zaki, qui a certainement été mis au parfum de ce qui se tramait dans son dos, aussi bien de la part du "clan Feham" que de la part de sa propre direction, il a été aperçu hier après-midi à l'aéroport international Ahmed-Ben-Bella d'Es-Sénia où il devait embarquer pour Casablanca. Il était accompagné de son fidèle adjoint, lui aussi concerné par un départ à l'étranger. Cela sans qu'aucun dirigeant mouloudéen soit au courant de ce qui s'apparente à un aller simple, sans retour programmé, d'autant plus qu'aucun membre du staff n'avait, jusqu'à hier après-midi, informé les joueurs du cadre spatio-temporel de la reprise des entraînements en prévision du prochain match face à l'AS Aïn M'lila. "Il existe bien une clause dans son contrat qui précise qu'en cas de mauvais résultats, une séparation à l'amiable était alors envisageable. Mais comme aucune modalité n'y a été précisée, Badou Zaki, qui émarge à raison de 20 000 dollars mensuellement, pourrait exiger le payement de huit ou dix mois de salaire pour résilier ce contrat à l'amiable. Sinon, il pourra facilement saisir la Fifa pour y déposer une plainte", soulignera à ce propos un membre de la direction oranaise. Pour le remplacer, le nom de Cherif El-Ouazzani était celui qui revenait le plus souvent sur les lèvres mouloudéennes. Cavalli et Casoni ont également leurs soutiens. Rachid BELARBI