Une année jour pour jour après le redémarrage du haut-fourneau et de ses installations de production, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar renoue avec la contestation sociale, non plus contre la direction, cette fois, mais contre le syndicat d'entreprise. Plusieurs centaines de travailleurs en colère se sont rassemblés jeudi en face des bureaux de la direction générale de Sider, à l'intérieur du site industriel, pour exiger le départ de l'instance syndicale UGTA en activité et l'organisation de nouvelles élections. Ces mêmes travailleurs se sont ensuite dirigés vers le siège de l'Union de wilaya UGTA d'Annaba, où ils ont observé un sit-in avant de prendre langue avec le premier secrétaire de cette instance, Kamel Fritah, lequel aurait accédé à leur requête en leur demandant d'organiser une assemblée générale, d'ici demain dimanche et de recueillir les voix de tous leurs camarades, qui seraient favorables à un retrait de confiance au syndicat en exercice. Les manifestants reprochent au SG du syndicat d'entreprise, Noureddine Amouri, une trop grande proximité avec le député FLN, Baha Eddine Tliba, qui agirait en véritable maître des lieux au niveau du complexe, recrutant, mutant ou dégommant à sa guise les responsables des départements stratégiques de Sider El-Hadjar. Fort de la complicité de Noureddine Amouri, qui n'est autre que son cousin, le très controversé et par trop voyant député d'Annaba, se mêlerait même de la gestion du complexe, selon les manifestants, allant, disent-ils, jusqu'à tenter d'orienter à son profit personnel, la politique commerciale mise en place par la direction. Ce qui a fini par exaspérer Chemseddine Maâtallah, le directeur général de Sider Annaba, et la plupart des cadres de l'entreprise, les amenant à se plaindre en haut lieu de cette situation intolérable. Ce dernier, que nous avons contacté par téléphone, alors qu'il se trouvait en mission au niveau du ministère de tutelle, regrette ce qui se passe sur le site et notamment la campagne de déstabilisation et de dénigrement le visant, à laquelle s'est prêté, il y a moins d'une semaine, le syndicat d'entreprise en diffusant des informations alarmistes et non fondées, soutient-il. Nous apprenons par ailleurs qu'une série de mesures de redressement incluant des limogeages de responsables imposés par Baha Eddine Tliba aurait été initiée par Tarek Bouslama, le tout-nouveau P-DG du groupe Imetal, sitôt après son installation, jeudi. Nous devrions en savoir plus dans les jours à venir. A. Allia