Les bienfaits apportés par la politique du lait, menée par le secteur de l'agriculture, notamment avec la diminution des quantités importées, se retrouvent inhibés par les hausses des prix de la poudre de lait sur les cours internationaux. Malgré les efforts que continuent de consentir les pouvoirs publics à travers le ministère de l'Agriculture pour diminuer la facture réservée à l'importation de lait en poudre, la situation est loin de connaître une amélioration en raison de facteurs exogènes qui ne cessent d'influer sur ce marché. Si la consommation de tous types de lait et dérivés est estimée actuellement à 3 milliards de litres par an, la production nationale, quant à elle, a atteint un niveau appréciable puisqu'elle arrive tout de même à satisfaire les deux tiers des besoins, c'est-à-dire qu'elle représente annuellement environ 2 milliards de litres. La politique du lait entreprise par le ministère de l'Agriculture, il y a quelques années, dans le cadre du Plan national du développement de l'agriculture (PNDA) a certes permis des améliorations notables, que ce soit au niveau de la production nationale, des quantités collectées et celles importées. “Nous avons pu doubler la production grâce à des mesures qui nous ont permis d'atteindre un niveau appréciable, mais la facture demeure salée”, souligne le premier responsable du secteur, M. Saïd Barkat qui relève que le maillon faible dans la chaîne demeure le niveau de collecte qui reste faible même si l'on remarque une évolution significative entre le 1er trimestre 2004 et le 1er trimestre 2005 et qui s'établit à 40%. L'autre facteur qui a contribué à l'augmentation de la production concerne l'importation de génisses pleines. L'année dernière, l'Algérie a importé 36 000 vaches laitières pleines, alors que pour le 1er trimestre de l'année en cours ce sont 10 000 têtes qui ont été achetées. Il faut dire, par ailleurs, que la moyenne de la consommation de l'Algérien pour le lait annuellement est considérée comme la meilleure dans tout le monde arabe et se rapproche même des moyennes européennes. L'Algérien consomme, en effet, 105 litres de lait par an, alors que pour le Marocain la moyenne est de seulement 45 litres. Mais, les bienfaits apportés par cette politique du lait, menée par le secteur de l'agriculture, notamment avec la diminution des quantités importées, se retrouvent inhibés par les hausses des prix de la poudre de lait sur les cours internationaux. Ainsi, la tonne de lait en poudre, qui faisait 1 300 dollars, est montée à 2 500-3 000 dollars. La conséquence est que la facture consacrée à cet effet n'a pas évolué positivement comme cela était attendu. En effet, ces importations continuent de représenter à quelque chose près 600 millions de dollars. Autrement dit, c'est le quart de la facture alimentaire qui est absorbé par les importations de lait en poudre que les unités de production et de transformation de lait chez nous utilisent majoritairement. C'est pour ces raisons d'ailleurs que les efforts doivent être dirigés vers le renforcement de la collecte de lait cru, dont le potentiel de production commence à prendre une certaine ampleur. H. SaIdani