Une dizaine d'entreprises américaines activant dans le secteur agricole ont exposé, hier, lors du Forum agricole algéro-américain organisé à l'hôtel El-Aurassi à Alger, leurs innovations en la matière. Selon le président du Conseil d'affaires algéro-américain (USABC), Smaïl Chikhoun, les entreprises américaines affichent un "grand intérêt" pour investir en Algérie. Les experts américains ont présenté leur expertise dans des domaines tels que l'alimentation de bétail, la production fourragère, les nouvelles technologies de l'irrigation, la gestion et le recyclage des déchets, la conception du modèle américain de fermes laitières, les nouvelles technologies dans l'insémination artificielle, la conception, la construction et l'exploitation de la ferme de vaches laitières. Pour M. Chikhoun, le forum est une excellente occasion pour les agriculteurs et éleveurs algériens dans l'industrie laitière d'apprendre davantage sur la façon dont ils peuvent améliorer la qualité du lait et la production de lait par vache. Un point de vue partagé par le vice-président du Forum des chefs d'entreprise, Mehdi Bendimerad, qui a exprimé le souhait des entreprises algériennes de profiter de "l'impressionnante expérience américaine". Le vice-président du FCE a relevé que l'Algérie est un grand importateur de poudre de lait. "Nous importons plus de 50% de notre consommation pour un montant annuel de près de 1,3 milliard de dollars. Cette situation est similaire pour d'autres domaines tels que la production et la transformation des céréales ou les différents aliments de bétail", a-t-il précisé. L'ambition de l'Algérie est d'inverser cette tendance et de réduire la facture d'importation en valorisant la production algérienne. M. Mehdi Bendimerad a évoqué "un grand potentiel qu'il conviendrait de développer en partenariat avec des entreprises américaines". Les opportunités couvrent l'ensemble de l'échelle des valeurs de la filière. Cela va de l'élevage à la production des produits laitiers en passant par le développement de cultures innovantes et de divers aliments de bétail. "J'espère sincèrement que les entreprises américaines, qui ont fait le déplacement pour présenter leurs innovations aujourd'hui, considèrent la possibilité de s'implanter en Algérie où les besoins en matière d'équipements modernes, d'appui technique pour améliorer la productivité et le rendement sont très importants", a indiqué M. Bendimerad. Pour ce dernier, aller au-delà de l'intérêt commercial et d'envisager des partenariats solides avec des entreprises algériennes, d'autant que, dans le domaine agricole, l'Algérie a de grandes ambitions. Dans le lait, par exemple, l'objectif est d'arriver, à l'horizon 2022, à une production de 4,8 milliards de litres (contre 2,8 milliards actuellement). Pour atteindre cet objectif, l'Algérie devrait s'orienter vers la réalisation de grandes fermes laitières, à l'instar des Etats-Unis qui possèdent aujourd'hui des fermes rentables allant de 3 000 à 5 000 vaches. C'est, du moins, la conviction du président du Conseil d'affaires algéro-américain. Il faut également un climat des affaires moins bureaucratique. M. Chikhoun a d'ailleurs laissé entendre que le projet algéro-américain d'élevage de vaches laitières et de productions céréalière et fourragère patine à cause des contraintes bureaucratiques, demandant aux journalistes de s'enquérir de l'état d'avancement du projet auprès des entreprises concernées. Mais au-delà de ce projet, M. Chikhoun confirme la déclaration de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique concernant le manque de visibilité du marché algérien. Il considère, en effet, que le manque de visibilité est un "sérieux" problème pour les investisseurs étrangers. Meziane Rabhi