Le renforcement de la sécurité et la réhabilitation de plusieurs chemins communaux ont engendré, depuis quelques mois, un retour massif de la population vers leurs villages d'origine. La volonté des pouvoirs publics d'inverser la tendance de l'exode et d'encourager les familles chassées par les groupes terroristes à se réinstaller dans leurs villages respectifs commence à donner ses fruits, au grand bonheur de la population. Le renforcement de la sécurité dans les régions montagneuses ainsi que la réhabilitation de plusieurs chemins communaux ont engendré depuis quelques mois déjà un retour massif de la population vers leurs villages d'origine. Après le retour des habitants de Selma-Benziada, d'Erraguène-Souici, de Beni Yadjis et leurs alentours, d'autres mechtas perchées au sommet des montagnes jijeliennes ont vu le retour d'un nombre important d'habitants, à l'instar des villages de Boughoula, Moukoufa, Kaâ Ledjbal, Kherracha, situés sur les hauteurs de la commune d'El-Aouana. Même si les séquelles de la décennie noire sont toujours présentes, les habitants ne cessent d'exprimer leur volonté de retourner sur les terres de leurs ancêtres. En empruntant la route reliant Ammala aux autres régions situées à l'ouest de la commune d'El-Aouana jusqu'à Selma-Benziada, on s'aperçoit très vite que la vie a déjà repris son cours normal. Des dizaines de familles qui avaient plié bagage sous la menace terroriste au début des années 1990 ont réinvesti leurs biens et leurs demeures livrées par le passé aux groupes islamistes armés. En plus des opérations de réhabilitation des axes routiers, des établissements sanitaires ont été remis en service par les autorités locales, ce qui a favorisé le retour des familles à la vie paisible de la campagne. Même si des manques sont encore enregistrés, les zones montagneuses situées tout au long de la route reliant El-Aouana à Selma-Benziada jusqu'à Texanna et Beni Yadjis ont connu une réelle prospérité en matière de développement, notamment avec l'aide à l'habitat rural et le développement du secteur de l'agriculture qui attire désormais les jeunes de ces régions, longtemps enclavées. Considérées comme le jalon d'une dynamique de retour et de sédentarisation des habitants, les activités agricoles, en l'occurrence l'élevage de bovins, l'aviculture, l'apiculture et l'oléiculture, sont très prisées. Ceux qui ne se sont pas encore réinstallés ont fait de leurs anciennes maisonnettes un lieu de travail ou même un lieu de vacances qui leur permet de renouer à petits pas avec les terres de leurs aïeux et faire connaître leurs origines aux générations futures. Cependant, des efforts doivent être fournis davantage en matière de transport et d'éclairage public afin d'inciter les populations à rejoindre leurs villages d'origine. La mise en application d'autres mesures incitatives s'avère nécessaire pour un retour en force des habitants des douars les plus isolés, ce qui donnera un nouvel élan au tourisme de montagne et la revalorisation des richesses offertes par la nature. RAYAN MOUSSAOUI