Après avoir renoué avec la sécurité et la stabilité, les zones rurales et montagneuses de l'antique Igilgili commencent à accueillir les villageois qui ont fui les affres du terrorisme durant la décennie noire. Des mesures incitatives ont été prises par les pouvoirs publics afin d'encourager la population à se réinstaller dans leurs douars d'origine après l'épreuve sanglante des années 1990 où les groupes islamistes armées semaient la terreur au sein de la population. En effet, même si beaucoup reste à faire en matière de désenclavement, les habitants, au même titre que les autorités locales, semblent être déterminés à repeupler ces régions et se consacrer à l'agriculture, l'une des vocations qui caractérise la wilaya de Jijel. Au debut de ce mois de janvier, on a enregistré la réouverture du chemin de wilaya 137 qui relie les communes de Selma-Benziada à El-Aouana sur une distance de près de 30 kilomètres. Des opérations de débroussaillage ont été effectuées par la Conservation des forêts afin de permettre la réhabilitation de ce tronçon fermé à la circulation depuis près de 20 ans. La décision de sa mise en service a été prise il y a quelques mois par le wali de Jijel, Larbi Merzoug, qui a effectué une visite au niveau du mont Guerrouche où il a fait lui-même le constat des lieux avant de donner des instructions pour réhabiliter ce chemin accidenté qui permettra à la population de rejoindre leur terre. Une enveloppe estimée à 13 milliards de centimes a été dégagée pour la réhabilitation de la première tranche, a-t-on appris. En plus du retour de la population, cette route permettra également de booster le tourisme de montagne dans ces contrées juchées à plus de 900 mètres d'altitude sur lesquelles on arrive à dominer la côte ouest du saphir bleu en allant jusqu'à Béjaïa. Rayan MOUSSAOUI