Le débat autour de l'image de l'employeur et de son attractivité a attiré l'attention des présents où chacun est allé de sa propre expérience pour établir un constat sur la situation des entreprises algériennes dans le recrutement. La réussite d'une entreprise ne dépend pas de ses moyens matériels ou financiers, mais avant tout de ses ressources humaines. Une vérité répétée à plusieurs reprises par les participants à la rencontre "Talent Day", organisée hier par Emploitic, à l'hôtel Mercure d'Alger. C'était l'occasion pour les responsables RH (ressources humaines) algériens de se réunir entre eux, et avec d'autres experts étrangers, pour débattre des nouvelles modalités de recrutement. Les différentes approches étalées ont été, de l'avis général, très intéressantes. Le marché algérien a été ainsi décortiqué lors du panel ayant regroupé cinq experts locaux, en l'occurrence : Linda Benkacem Belaïdi (co-fondatrice de The Campus), Souraya Roumi (DRH à Hydrapharm), Lynda Belaïd, (directrice des opérations de E-talents), Samir Ouassel (DRH à Saidal), et Tiouririne Mohamed Hassen (directeur général adjoint des laboratoires Merinal). Le débat autour de l'image de l'employeur et de son attractivité a attiré l'attention des présents. Chaque intervenant y est allé de sa propre expérience pour établir un constat sur la situation des entreprises algériennes dans le recrutement, et également la fidélisation, des talents. Tiouririne Mohamed Hassen insistera sur l'exemplarité qui doit caractériser les managers "et cela à tous les niveaux". Il abordera également l'un des plus grands dilemmes des entreprises algériennes, et qui reste toujours d'actualité, celui de la gestion des carrières. Pour argumenter, Tiouririne Mohamed Hassen prendra comme exemple l'organisme dans lequel il exerce : "Chez nous, l'ancienneté se rémunère par ce qui est appelé l'IEP (indice d'expérience professionnelle, ndlr), mais c'est la compétence qui fait qu'il y a évolution, ou pas, dans la carrière". En plus du panel, trois conférenciers étrangers se sont relayés sur la scène. Pierre Antebi (directeur business marketing de Figaro Classifieds) a axé son intervention sur la "guerre des talents" dans la politique d'attraction des entreprises. Il a rappelé ainsi que le monde du travail a tellement changé que les rôles sont inversés. "Les recruteurs ont l'impression d'être eux-mêmes en train de passer l'entretien" devant les "talents" indiquera-t-il. De son côté, Joel-Eric Missainhoun, directeur associé d'AfricaSearch, a longuement défendu le retour de la diaspora africaine. Il donnera plusieurs exemples (essentiellement de ses concitoyens ivoiriens) en mettant en exergue le changement de mentalité. "Maintenant de plus en plus de compétences africaines rentrent chez elles pour créer quelque chose et non, comme auparavant, vivre une aventure", martèlera l'expert. Par contre Patrick Leguide, P-DG de Central Test (partenaire d'Emploitic), a défendu l'importance d'une approche multicritères dans toutes les opérations de recrutement. Concilier l'humain et le digital doit être, selon lui, prépondérant dans les stratégies des entreprises. Il appellera à mettre de côté les méthodes classiques en mentionnant que "50% des recrutements se soldent par des échecs". D'où l'importance des outils digitaux, qui ont d'ailleurs prouvé leur efficacité. Les débats lors de ce "Talent Day" ont été ainsi très fructueux. Reste à concrétiser les idées pour faire émerger une réelle politique RH dans les entreprises algériennes. Salim KOUDIL