Alors que tout le monde attendait la venue d'une commission mixte, Cnes-ministère de l'Enseignement supérieur, pour désamorcer le conflit qui perdure à l'Usto depuis le début de l'année, la défection de la délégation du ministère, ce samedi, a quasiment remis en cause toutes les tentatives des représentants des enseignants pour engager un dialogue social. Pourtant, la délégation du Cnes, composée du coordinateur national et régional ainsi que de deux membres du bureau national, était bien présente à l'Usto. Durant toute la journée du samedi, une séance de travail entre cette délégation syndicale et le recteur a bien eu lieu. Avec même, nous dira le coordinateur de la section Cnes-Usto, une certaine avancée quant à la possibilité de faire aboutir les choses et aplanir les différends entres les deux parties. Mais brutalement, hier matin, alors qu'une autre séance de travail était prévue, les discussions capotent entre les deux parties et avec même une remise en cause des points acquis la veille. Aucune explication tangible n'a pu être fournie sur ce revirement de situation et qui laisse donc la porte ouverte au pourrissement du conflit qui aura de graves répercussions sur l'ensemble de la communauté universitaire. La direction du Cnes a d'ailleurs immédiatement quitté Oran sur ces entrefaites. Mais pour la section Cnes de l'Usto, fort du vote à une large majorité, le troisième préavis de grève du 7 juin au 2 juillet est plus que jamais maintenu. Les deux précédents mouvements de protestation avaient été reportés en raison de la décision de justice contestable puisqu'à chaque fois la chambre en référé administrative avait prononcé l'illégalité de la grève. Dans une déclaration rendue publique, hier, le bureau Cnes de l'Usto déclare avoir “tenté par tous les moyens de faire prévaloir la force du droit alors qu'il lui était appliqué le droit de force”. Plus loin, il est fait référence aux décisions de justice puisque l'on peut y lire “malgré la procédure qui a été suivie, la juge en référé déboute à chaque fois la section Cnes” et d'annoncer que “le bureau Cnes décide de porter devant les autorités compétentes une action de mise en suspicion légitime, de récusation ou de prise à partie de la juge qui a statué à deux reprises”. Par ailleurs, le bureau Cnes rappelle les tentatives menées pour entamer des négociations et constate avec regret “les obstructions systématiques à toute tentative de réunion de conciliation auxquelles a participé le Cnes, notamment, avec les autorités locales, l'inspecteur régional du travail, le représentant de la fonction publique”. Aujourd'hui, aucune ouverture ne semble plus possible dans ce conflit. Les enseignants sereins, mais déterminés, maintiennent leur mouvement de protestation et le Cnes semble bien s'installer pour longtemps dans le conflit. La fin de l'année universitaire à l'Usto n'est pas près d'avoir lieu si le ministère ne revient pas sur sa décision d'entamer de véritables négociations ou du moins d'amener le recteur de l'Usto à le faire. F. Boumediene