à l'approche de la saison estivale, le département du Commerce lance une campagne de sensibilisation sur le risque alimentaire. “Le ministère du commerce n'est pas le ministère de l'OMC”. C'est par ces termes inattendus que le ministre du commerce, M. Djaâboub, s'est exprimé, hier, sur la question de l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (OMC). “L'OMC n'est qu'un chantier de conjoncture alors que les missions du département du commerce sont pérennes et beaucoup plus grandes que cette accession”, lancera-t-il tout de go à la presse en marge des travaux de la journée nationale sur la sensibilisation des consommateurs et la prévention du risque alimentaire. Selon lui, c'est la Direction générale du commerce extérieur qui a pour mission de coordonner et de mener les négociations avec les divers groupes de travail dans le cadre de l'accession de l'Algérie à l'OMC. “Il ne faut se focaliser trop sur cette question et oublier les missions nobles du ministère”, s'est-il contenté de dire sans avancer la moindre date ni une quelconque information sur les prochains rounds. M. Djaâboub a préféré s'exprimer notamment sur la journée consacrée à la sensibilisation contre le danger alimentaire qui guette les consommateurs, en particulier à l'approche de la saison estivale. Un programme national vient d'être adopté dans ce sens par le gouvernement. Ce programme pour lequel il a été réservé une enveloppe de 200 milliards de centimes vise à moderniser et développer l'outil et le matériel de contrôle de la qualité. Le ministre fait appel, à ce propos, à une synergie entre les différents secteurs, principalement l'agriculture, la santé, l'environnement. Il se lance le défi de réduire au maximum le risque d'intoxications alimentaires dans le pays. Les experts seront, de ce fait, sollicités alors que les lois sont d'ores et déjà amendées. Pour cela, soulignera le ministre, il est impératif de changer le comportement “commercial” des opérateurs. Ceux-ci continuent à faire face à une résistance farouche aux diverses opérations de contrôle. Toutefois, estime-t-on, la réaction judiciaire est à saluer. Plus de 19 laboratoires sont mobilisés durant toute l'année pour une meilleure exécution de ces opérations de contrôle. La viande, le lait et leurs dérivées, l'eau et les boissons tels que les jus et les sodas sont autant de produits alimentaires contrôlés systématiquement par les agents des directions de commerce des wilayas. La surveillance se fait régulièrement au sein des usines de production, durant la chaîne de distribution et sur les étals chez le détaillant. Ainsi, 500 000 opérations de contrôle ont été effectuées. Il a été enregistré quelque 120 000 infractions, tandis que la valeur globale de la saisie de marchandises jugées non-conformes, effectuée, est estimée à 700 millions de DA/an. La stratégie du ministère s'appuie également sur le renforcement de la corporation de 1 500 universitaires qui auront, entre autres, pour missions de contrôler la qualité. Une agence nationale qui se chargera de l'évaluation du risque alimentaire sera en outre créée. Il est, par ailleurs, projeté d'ouvrir bientôt une école de formation dédiée au recyclage des agents de contrôle. Conformément à ce programme, les laboratoires de répression des fraudes seront réhabilités et verront leur champ d'intervention élargi. Il est prévu, également, la création d'un laboratoire national d'essais pour le contrôle de la conformité des produits industriels. Reste à savoir maintenant si ce plan ambitieux connaîtra une phase d'exécution plus efficace et que la population ne subira plus les fréquentes intoxications alimentaires contractées par le passé. Badreddine K.