Vingt jours après avoir proposé à l'Algérie la création d'un "mécanisme de dialogue" pour "dépasser les différends entre les deux parties", le Maroc est revenu à la charge hier, non sans "regretter" que son offre soit restée sans réponse, mais a renouvelé son "souhait" d'entendre d'Alger une "réaction officielle". Selon un communiqué de son département, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s'est entretenu, hier, avec l'ambassadeur d'Algérie à Rabat, après avoir tenté par des "démarches formelles et informelles (…) d'établir un contact avec les autorités algériennes à un niveau ministériel". Au cours de cette entrevue, le chef de la diplomatie marocaine a "réitéré le souhait du royaume de connaître la réaction officielle des autorités algériennes à l'initiative d'établissement d'un mécanisme politique de dialogue et de concertation avec l'Algérie", ajoute le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. Alger n'a pas répondu directement et officiellement à la proposition marocaine du 6 novembre. Néanmoins, une source s'est exprimée dans la presse pour qualifier l'offre de Rabat de "non-événement", même si, quelques jours plus tard, l'Algérie a appelé à la tenue d'une réunion, dans les meilleurs délais, du Conseil des ministres des Affaires étrangères des cinq pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) en vue de relancer l'organisation. De son côté, Rabat assure, dans son communiqué hier, qu'il n'a "pas d'objection de principe quant à la tenue d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères" de l'UMA. Mais le Maroc souligne que cela ne peut constituer une réponse à son offre qui s'inscrivait dans une approche "purement bilatérale", et donc sans rapport avec le souhait d'Alger de voir se tenir une réunion de l'ensemble des ministres maghrébins des Affaires étrangères dans l'optique d'une "relance de la construction régionale". L'on rappelle que la proposition marocaine, formulée par le roi Mohamed VI le 6 novembre dans un discours télévisé, portait sur la mise en place d'un "mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation" entre le Maroc et l'Algérie, pour relancer des relations qui "échappent à la normalité" et qui créent "une situation inacceptable." R. N.