Le Brésil va se retirer du Pacte mondial pour les migrations de l'ONU adopté lundi à Marrakech (Maroc) une fois que le président élu d'extrême droite, Jair Bolsonaro, prendra ses fonctions le 1er janvier, a annoncé son futur chef de la diplomatie. "Le gouvernement Bolsonaro se dissociera du Pacte mondial pour les migrations qui vient d'être lancé à Marrakech, un instrument qui est inadéquat pour affronter le problème", a déclaré sur Twitter, Ernesto Araujo, le futur ministre brésilien des Affaires étrangères. "L'immigration est bienvenue, mais elle ne doit pas être indiscriminée, et elle doit être au service des intérêts nationaux et de la cohésion de chaque société", a-t-il ajouté. "L'immigration ne doit pas être traitée comme un sujet global, mais en accord avec la réalité et la souveraineté de chaque pays", a aussi affirmé le futur ministre. Ce retrait du Brésil s'inscrit en droite ligne avec les positions des pays où l'extrême-droite ou les populistes ont pris le pouvoir. Selon les analystes, la sortie de Brasilia de ce Pacte mondial est un nouveau signal de rapprochement vers la diplomatie de Donald Trump, qui a retiré les Etats-Unis de l'élaboration du texte en décembre 2017. Il n'en demeure pas moins qu'un total de 164 sur les 193 pays membres ont adopté par proclamation le texte destiné à renforcer la coopération internationale pour une migration sûre, ordonnée et régulière. La conférence organisée au Maroc est une étape purement formelle du processus onusien, mais le sujet déchaînant les passions, une quinzaine de pays ont déjà fait part de leur retrait ou du gel de leur décision après avoir approuvé le texte le 13 juillet à New York (Autriche, Australie, Bulgarie, Chili, Estonie, Hongrie, Italie, République tchèque, République dominicaine, Lettonie, Pologne, Slovaquie, Slovénie et Suisse). Malgré les défections, le Secrétaire général de l'ONU s'est montré confiant, lundi, sur la suite du processus: "La réponse a été donnée par plus de 150 pays qui sont venus ici", a-t-il dit. R. I./Agences