La ville de Béjaïa a été isolée du reste du monde durant toute la journée d'hier. Et pour cause, deux opérations escargot ont été organisées par les bénéficiaires des dispositifs de soutien à l'emploi (Ansej, Angem et Cnac). En effet dès le début de matinée, les deux principaux axes routiers, à savoir la RN9 et la RN12, menant au chef-lieu de wilaya ont été bloqués par plusieurs centaines de véhicules ayant pris part à ces deux opérations. Outre une amnistie générale concernant les crédits dont ils ont bénéficié, les protestataires constitués en collectif d'appui à la microentreprise, réclament à travers l'action d'hier, l'arrêt immédiat de saisies de matériels et de véhicules ainsi que l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des bénéficiaires des crédits non remboursés. Ils demandent également un accès aux marchés publics. Selon eux, ces dispositifs qui n'ont pas réussi pour beaucoup d'entre eux, ont fait d'eux des chômeurs endettés. Une situation qui n'est pas unique puisque plusieurs cas similaires sont enregistrés dans d'autres wilayas, qui ont fait l'objet d'actions de protestation alors que les banques ont déjà entamé les procédures judiciaires et les saisies de matériels. Les véhicules qui ont convergé vers le chef-lieu de la wilaya ont paralysé la RN9 depuis Bakaro jusqu'à Aboudaou et la RN12 à partir d'El-Kseur, créant ainsi d'immenses embouteillages qui n'ont pas manqué de susciter l'ire des usagers. En effet, des étudiants, des travailleurs et autres citoyens ayant pris la destination de Béjaïa, hier, se sont trouvés bloqués durant toute la journée. Aussi, sur les réseaux sociaux, des internautes n'ont pas manqué de dénoncer ces récurrentes coupures de routes qui ne cessent de pénaliser le citoyen et l'économie de la wilaya. Les multiples appels des walis invitant les citoyens à mettre fin à ce phénomène propre à la wilaya de Béjaïa n'ont pas eu l'écho escompté en dépit des désagréments que cela provoque à chaque fois. H. KABIR