En vue de développer davantage le secteur textile et cuirs, les solutions sont sur la table et toutes les options, y compris la privatisation, sont ouvertes. C'est ce qu'a déclaré, hier, Youcef Yousfi, ministre de l'Industrie et des Mines, en marge de l'inauguration du Salon du textile et de l'habillement (Texstyle-Expo) et de la pierre naturelle, et celui du marbre et céramique, organisés au Centre international des conférences (CIC). Yousfi a évoqué le complexe de textile de Relizane, une usine montée en partenariat avec le groupe turc Tayal, soulignant que cette plateforme va augmenter cette année son rythme de production et exporter plus. Et d'annoncer que l'usine produira son premier jean algérien en mars prochain, ajoutant qu'il est attendu qu'elle en fabrique progressivement douze millions dont 60% seront destinés à l'exportation. Le complexe de Relizane, qui a commencé avec la filature, dispose d'un bon carnet de commandes à l'export de deux milliards de dinars. Et ce chiffre est appelé à augmenter. Le ministre a également parlé du groupe Getex, affirmant que celui-ci va, en 2019, relever ses capacités de production dans l'ensemble de ses unités ramifiées sur le territoire national. Amar Takjout, secrétaire général de la Fédération des textiles et des cuirs, une instance affiliée à l'UGTA, présent au Texstyle-Expo, nous a déclaré que les entreprises algériennes des textiles et cuirs essayent de résister aux contraintes induites par les importations et par une organisation mal préparée de ce secteur. Il souligne que, certes, beaucoup de choses ont été faites dans cette filière, mais de nombreuses réformes doivent encore avoir lieu. Dans la branche cuirs, par exemple, des centaines d'usines sont spécialisées dans la production et la transformation du cuir avec une capacité de production de plus de neuf millions de pieds carrés de cuir bovin par an. De plus, ces sociétés proposent des produits (des peaux bovines et caprines) en sous-traitance à des prix défiant toute concurrence, indique-t-on. Pour Takjout, une réforme bien pensée du textile de manière générale, même si elle inclut la privatisation, est la bienvenue. Et de poursuivre que si on arrive à la restructurer dans des conditions plus favorables que celles ayant prévalu jusqu'ici, elle contribuera à renforcer de façon durable l'industrie dans son ensemble. Selon Youcef Yousfi, plus de 4 000 projets d'investissements pour un montant de 1 600 milliards de dinars, dont 60% concernent l'industrie, ont été enregistrés en 2018. Ils vont créer environ 143 000 postes d'emploi. Plus de 70 entreprises étrangères venant d'Asie, d'Europe, et d'Afrique, et 40 entreprises algériennes participent au Texstyle-Expo. Youcef Salami