Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale (Unpef, Cnapeste, Snte, Snapest, Cela, Satef) ont décliné hier l'invitation au dialogue qui leur a été adressée par le nouveau Premier ministre Noureddine Bedoui. "Notre position est parmi le peuple", ont répondu, à l'unisson, ces organisations syndicales, qui rappellent, dans un communiqué, leur engagement et leur adhésion au mouvement populaire portant rejet des décisions contenues dans le message du président de la République, d'une part, et "l'indifférence du pouvoir à l'égard des voix de millions de citoyens algériens qui sont sortis lors des marches du refus le 15 mars 2019", d'autre part. "Le devoir national exige que nous renouvelions notre attachement à nos décisions et à nos propositions formulées dans nos précédentes déclarations", ont souligné ces syndicats. Et de citer "le rejet de la prorogation du mandat présidentiel actuel et les résolutions qui l'accompagnent dans la lettre du président de la République pour leur anti-constitutionnalité", "le rejet de toutes les tentatives visant à détourner les revendications du mouvement populaire pacifique et à protéger et respecter la souveraineté du peuple" et "l'appel à la mise en place d'une période de transition, gérée par un gouvernement de consensus, qui fera l'objet d'une acceptation populaire pour sortir de la crise institutionnelle actuelle". Contacté hier, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, a confirmé que son syndicat a reçu une invitation par téléphone du SG du ministère de l'Intérieur, qui a été confirmée par celui de l'Education nationale l'invitant au dialogue autour de la situation politique du pays. Cependant, dit-il, "nous ne pouvons répondre à une telle invitation dans la conjoncture actuelle, parce que nous ne sommes pas concernés par le dialogue avec le système actuel". "Mercredi dernier, nous avons appelé pour que tout le système dégage, et maintenant, nous allons discuter avec lui ? C'est contradictoire", a-t-il soutenu. "Comme le Satef l'a dit dès le départ, et l'intersyndicale l'a confirmé : notre place est parmi le peuple." Notre interlocuteur n'a pas manqué de rappeler que l'intersyndicale avait demandé, en vain, à être reçue par le gouvernement pour lui exposer ses revendications socioprofessionnelles. "Aujourd'hui, ils nous appellent pour dialoguer. Sur quoi allons-nous dialoguer ?", s'est interrogé M. Amoura. A. R.