Le boulevard est devenu une véritable attraction pour les estivants. Il semble redonner à Boumerdès sa véritable dimension de ville touristique. Le fameux boulevard de l'Indépendance que notre confrère feu Rabah-Hamouch a toujours désigné sous le sobriquet de “boulevard des clips” est incontestablement l'endroit de la ville le plus fréquenté par les citoyens en cette période de vacances. De nombreux jeunes, pour la plupart des habitués du quartier, se regroupent chaque soir au niveau de cette artère très animée, les yeux rivés sur le ballet incessant de voitures qui y circulent dont certains sont de véritables “disc-jocker” mobiles. Les résidents des lieux ainsi que les nombreuses familles qui font le va-et-vient pour respirer la fraîcheur ne peuvent que prendre leur mal en patience et se soumettre aux symphonies de Reda Taliani dégagées par les amplificateurs des berlines roulant parfois à vive allure. Les jeunes et les nombreuses familles qui abondent tous les soirs sur ce boulevard débarquent de tous les quartiers de la ville mais aussi d'autres communes de la wilaya. Ils aiment cet endroit magique qui, à l'époque de Sonatrach, était considéré comme un endroit presque interdit. C'était l'époque où on devait exhiber une pièce d'identité pour pouvoir accéder à la cité de Boumerdès. Le boulevard était, alors, un endroit tranquille plein de charme où se prélassaient des villas fraîches et ventilées par la brise marine. Une abondante végétation envahissait tous les coins du boulevard alors les clôtures qui ne dépassaient pas un mètre de hauteur, étaient ouvertes et ornées de bougainvilliers, de lierre verdoyant ou de glycine de Chine. Les pavillons, pour la plupart, étaient occupés par des coopérants russes et rares étaient les Algériens qui disposaient de résidence à cet endroit. Aujourd'hui, le boulevard est certes devenu une véritable attraction pour les estivants mais la végétation abondante qui l'a toujours caractérisée a disparu pour laisser place à des murs de clôture qui ressemblent plutôt à des remparts que certains de nos architectes appellent déjà “les murs d'Abou Ghrib”. Ce boulevard magique prend ses promeneurs du soir pour les déposer au vieux rocher noir, ce pâté de maisons très anciennes qui semble fixé vigoureusement à des rocs noirs trempés perpétuellement par les vagues incessantes de la grande bleue, constitue une autre attraction pour les visiteurs comme il résume à lui seul l'histoire de la ville. Ce vieux quartier est repérable de loin grâce à son château d'eau et ses escaliers enchevêtrés qui meurent sur la mer. Le rocher noir se sent détaché complètement du reste des autres bâtisses édifiées, ces derniers temps, sur le front de mer. Ici, aussi, un autre boulevard, plein de vie et très agité semble redonner à Boumerdès sa véritable dimension de ville touristique. Les autorités locales ont réussi à créer un site, tout simplement merveilleux, qui s'ajoute aux autres attractions de la ville. M. T.